Mon stage a été réalisé dans un milieu considérablement défavorisé dans une classe « régulière » de 4e année. Le projet intégrateur que j’ai mis en place visait le développement social des élèves. Il s’agit d’un conseil de coopération. Ce conseil propose trois types d’interventions de base qui peuvent découler en des interactions diversifiées. Dans le cadre d’un tel conseil, les élèves pouvaient formuler des félicitations, des suggestions ou des pour parler sur le fonctionnement de classe ou soumettre un problème particulier. Le principe veut que nous trouvions ensemble des solutions aux problèmes, des règles de classe plus fonctionnelles et que nous apprenions à recevoir et à formuler des félicitations. Les élèves étaient ainsi impliqués dans le fonctionnement de classe et au cœur des décisions prises. Ils ont appris à attendre le droit de parole, à écouter leurs camardes, à s’ouvrir aux idées des autres, à régler des problèmes de manière pacifique, etc. Ce projet visait à répondre à un besoin de développement social chez les élèves qui avait tendance à se traduire par des conflits lors des récréations, l’absence de partage de matériel et l’implication des élèves dans des situations ne les concernant pas. Le projet intégrateur visait donc l’amélioration des habiletés sociales des élèves et le développement de moyens d’expression efficaces. Le but étant aussi de favoriser le vivre ensemble et l’expression des besoins et de sa personnalité.
Pour les premiers mois de mise en place, j’ai été la personne-ressource concernant le conseil de coopération. Comme c’est moi qui ai d’abord établi les règles de fonctionnement, j'étais de guider le fonctionnement du projet. Après chacun des conseils, un compte rendu a été rédigé par un élève et consigné dans un cartable appelé Conseil de coopération qui est disponible comme trace. Mon inspiration à mettre en place un conseil de coopération vient d’une conférence vécue dans le premier cours de gestion de classe. J’avais beaucoup apprécié les fondements de cette approche que je présente aujourd’hui comme mon PIC. J’ai toutefois personnalisé l’activité en fonction des besoins de ma classe et des objectifs visés. De plus, je me suis assuré que ce projet favorise l’engagement actif des élèves ce qui prévient l’émergence de comportements inappropriés tel était l’objectif de mon projet. Le conseil comprend une forme de rétroaction positive qui est le « je félicite ». Gaudreau 2017 propose aussi le certificat de bonne conduite comme rétroaction positive permettant de souligner de manière officielle la bonne conduite de l’élève pour renforcir le comportement à adopter. Les badges permettent donc d’appliquer cette rétroaction puisque dans le cadre du conseil, les élèves peuvent recevoir des badges dans plusieurs catégories comme la persévérance, la participation, l’autonomie, la responsabilité, etc. qui permettent à l’enseignante de rétroagir pour favoriser l’adoption de comportements positifs. Les élèves ont pu s’autoévaluer, donc évaluer leur propre progression et leur propre participation au conseil à deux reprises dans le projet, d’abord pour se fixer un défi personnel, ensuite pour valider s’ils l’avaient bien relevé. J’ai aussi évalué l’implication des élèves à l’aide d’une grille maison sur les points suivants : la participation orale des élèves, le comportement adopté lors des séances, l’utilisation des stratégies en place (se mettre en mode solution, proposer des commentaires constructifs, respecter le droit de parole, contribuer au vivre ensemble. Au terme de ce projet, j’ai été à même d’évaluer les élèves en éthique, en communication orale et de voir un développement social considérable pour la majorité des élèves.