Mon stage en responsabilisation s’est déroulé dans un milieu rural, plus précisément, à Saint-Blaise-sur-richelieu. Ma classe de troisième année était constituée de treize garçons ainsi que de cinq filles. Il y avait trois TSA diagnostiqués et un soupçonné, un élève qui bougeait constamment et qui n’était pas en mesure de retenir ses paroles, six élèves suivis en orthopédagogie et certains qui étaient souvent dans la lune. Outre les élèves ayant des caractéristiques spécifiques, la classe était constituée d’élèves intéressés à apprendre, mais qui aimaient placoter sans avoir nécessairement la permission. En général, les grandes difficultés académiques se retrouvaient dans la lecture et l’écriture. Le groupe avait besoin de dépenser de l’énergie afin d’être en mesure de mieux travailler par la suite. En classe, il fallait constamment gérer l’organisation de leur temps et de leur matériel puisque nous perdions trop de temps à attendre que le travail se fasse ou que les travaux soient remis.

Au début de mon stage, j’ai réalisé rapidement que le français, tant en lecture qu’en écriture, était la matière dont ils étaient le moins motivés, mais qu’ils avaient aussi le plus de difficultés. Plus précisément, l’émergence des idées à l’écrit était un enjeu important lors des situations d’écriture. En général, leurs phrases étaient courtes, simples, répétitives et non développées. Aussi, ils avaient besoin d’être bien encadrés avant et pendant le processus d’écriture ce qui rendait nécessairement la tâche d’écriture tant pour les élèves que l’enseignante plus ardue.

En ayant conscience des difficultés des élèves, j’ai ainsi fait une situation d’écriture en lien avec le thème de Noël. Au début du mois de décembre, j’ai décoré la classe avec mon enseignante associée. Un petit sapin de Noël a été installé à l’arrière du local où il y avait également des lumières de couleurs différentes. Nous avons décoré le sapin minimalement pour que l’enseignante qui fait l’allègement de tâche à mon enseignante associée puisse être dans le coup elle aussi. Je lui ai demandé de dire aux élèves à quel point elle trouvait que le sapin était ordinaire et qu’il manquait de décorations. Les élèves ont trouvé que ce n’était pas gentil de sa part, mais en réalité, c’était la réaction désirée. Ainsi, lorsque les élèves sont arrivés le lendemain matin et que le sapin était renversé, ils ont tout de suite soupçonnés l’enseignante de l'allègement de tâche. Par contre, c’est en regardant tous ensemble les indices qui étaient par terre près du sapin, que les élèves de la classe se sont rendu compte qu’il y avait plusieurs suspects. J’ai donc créé un Powerpoint avec les photos du personnel enseignant afin qu’ils déterminent selon les indices trouvés le coupable du ‘’sapin renversé’’. Aussi, j’ai créé des étiquettes avec des numéros pour faire comme les enquêteurs dans la police. Tout le groupe, a participé à placer les étiquettes numérotées à côté des indices laissés. Parmi les indices, j’ai découpé une mèche de cheveux bleue de l’enseignante d’éducation physique, des crottes de lapin, un élastique, un stylo, un tas de poussières, etc. En grande partie, les élèves étaient motivés, impliqués et intrigués par rapport à la résolution du mystère du sapin renversé. Dans les corridors lors du retour des récréations ou du diner, certains élèves questionnaient les enseignants afin de savoir si c’est eux qui ont renversé le sapin. Par contre, un en particulier ne s’est pas impliqué dans la recherche du coupable puisqu’il ne croyait pas à ce que je disais. Il s’est tout de suite dit que c’était moi qui avais fait ce complot.

Malgré toutes ces démarches pour l’émergence des idées, j’ai tout de même eux des cas où les élèves faisaient des phrases simples et courtes. Par contre, j’ai constaté une grande motivation de certains élèves qui, au départ la tâche d’écriture est ardue, mais qui se sont impliqués davantage dans la rédaction de leur texte. Durant l’écriture, j’ai circulé constamment afin de répondre aux questions et de réconforter certains élèves pour approuver la suite de leur écriture. Je ne peux pas affirmer qu’après une situation d’écriture les élèves ont assurément amélioré l’émergence de leurs idées, mais je peux affirmer que j’ai vu une augmentation de la motivation chez les élèves.