Contexte

L’école où j’ai réalisé mon quatrième stage prône le travail d’équipe chez les enseignants, voire même le coenseignement. En ce sens, l’école a été construite avec des aires ouvertes pour favoriser ce type d’enseignement. C’est notamment le cas de la classe dans laquelle j’ai réalisé mon stage. En effet, puisqu’il y a deux classes de 3e année, les deux enseignantes travaillent beaucoup en équipe. Ce contexte fut bénéfique pour mon projet PIC, étant donné que j’ai pu l’exploiter de façon différente dans les deux groupes et cela m’a mené à des résultats intéressants.      

À la base, le groupe dans lequel j’ai réalisé mon stage est composé de 23 élèves, dont 17 garçons et 6 filles. L’autre groupe de 3e année avec lequel j’ai également réalisé mon projet PIC est composé de 23 élèves, dont 15 garçons et 8 filles.

Au début de mon stage, je voulais réaliser un projet qui porterait davantage sur le « vivre ensemble », notamment, j’aurais aimé faire un projet sur le travail d’équipe. Toutefois, après plusieurs moments d’observation, de réflexion et de discussion avec mon enseignante associée, nous en sommes venues à la conclusion que les habiletés à travailler en équipe n’étaient pas la priorité au niveau du « vivre ensemble ». En effet, il importait avant tout de faire beaucoup de travail sur plusieurs autres aspects, tels que la routine du matin, le respect des consignes, le respect des autres (adultes et élèves), etc.

Pendant mon stage, plusieurs événements sont survenus qui ont fait en sorte que je me suis retrouvée avec seulement deux semaines à la fin pour réaliser mon projet. Je devais donc trouver une idée que j’allais pouvoir mettre à terme dans cette courte durée. Pour cette raison, j’ai abandonné l’idée de travailler sur le « vivre ensemble », puisque je croyais qu’il aurait fallu étendre le projet sur une plus longue durée pour pouvoir constater des résultats.

Réflexion

J’ai donc décidé d’orienter mon projet sur « l’apprendre ensemble ». Dans notre classe, en mathématiques, nous utilisons le matériel didactique « Tam-Tam ». Toutefois, moi et mon enseignante associée  considérons qu’il manque parfois de profondeur dans l’explication des notions et qu’il s’agit beaucoup d’exerciseurs. C’est pourquoi nous élargissons toujours notre enseignement avec d’autres matériels pédagogiques ou simplement avec du matériel que nous créons nous-mêmes.

Quelques semaines avant l’élaboration de mon projet, les élèves ont observé dans leur cahier d’exercices en mathématiques que nous traiterions bientôt du sens de la multiplication. À plusieurs reprises, ils demandaient quand nous aborderions la multiplication, même que plusieurs tentaient de trouver le produit de certaines opérations. Bref, je me suis aperçu qu’ils étaient curieux et enthousiastes face à l’apprentissage de cette notion.

Lorsque j’ai exploré la section qui abordait le sens de la multiplication dans le matériel didactique « Tam-Tam », j’ai réalisé qu’il n’y avait qu’une façon de présenter le sens de la multiplication qui était abordée, soit les groupes d’objets.

La multiplication est une notion importante que nous nous servons pratiquement tous les jours. Il est donc important que les élèves partent avec de bonnes bases et qu’ils comprennent bien le sens de la multiplication. J’ai donc décidé d’élargir les horizons que nous offrait le matériel pédagogique pour proposer aux élèves méthodes de comprendre le sens de la multiplication. Les 4 méthodes étaient : les groupes d’objets, la représentation par rangées, la droite numérique ainsi que l’addition répétée.

Mon but n’était pas que les élèves maîtrisent les 4 méthodes à la perfection. Au contraire, je connaissais les élèves et je savais pertinemment que certaines méthodes allaient convenir mieux à certains élèves. Je voulais simplement offrir plusieurs façons aux élèves afin qu’ils comprennent le sens de la multiplication. Ainsi, lorsqu’ils devront résoudre des problèmes ou encore lorsqu’ils devront trouver le produit d’une équation, ils pourront utiliser la méthode qui leur convient le plus.

Nous avons travaillé une méthode à la fois. Nous débutions d’abord en grand groupe où nous utilisions un matériel visuel (PowerPoint) que j’ai préparé, puis les élèves travaillaient individuellement à l’application de la méthode. Par la suite, nous faisions un retour en grand groupe et à partir de ce que nous avions appris, nous nous découvrions une autre méthode, ainsi de suite.

Après avoir travaillé avec chacune des méthodes, les élèves devaient choisir une multiplication qu’ils représentaient avec les 4 méthodes. Finalement, ils ont pu appliquer leurs connaissances dans un contexte de résolution de problèmes.

Observations saillantes

J’ai pu faire plusieurs observations intéressantes par le biais de ce court projet. En effet, je reconnaissais très bien les élèves visuels, puisqu’ils ont compris immédiatement les méthodes par groupes d’objets et par rangées, alors que les deux autres méthodes étaient plus difficiles. Au contraire, les élèves qui ont une facilité avec les concepts mathématiques et qui ont une bonne logique mathématique trouvaient leur compte davantage avec les méthodes de l’addition répétée et de la droite numérique.

Un autre aspect intéressant que j’ai pu observer concerne le travail d’équipe. Comme mentionné précédemment, j’ai pu réaliser mon projet dans les deux classes de 3e année. Lorsqu’est venu le temps de faire la petite synthèse (représenter la même multiplication avec les 4 méthodes et transférer leurs apprentissages dans de petites résolutions de problèmes), dans la première classe, les élèves ont fait cette tâche de façon individuelle et dans la deuxième classe, les élèves ont pu travailler en équipe. Les résultats sont assez intéressants, puisque dans la première classe, le profil des élèves ressortait beaucoup. En effet, je pouvais facilement constater avec quelle méthode ils étaient plus à l’aise et avec lesquelles ils l’étaient moins. Dans la deuxième classe, j’ai beaucoup observé pendant le travail d’équipe et je ne suis pas beaucoup intervenu. J’ai pu constater que les élèves s’aidaient énormément dans une même équipe et que les forces différentes entre les élèves permettaient de réaliser un travail plus complet. De plus, les élèves s’expliquaient entre eux, parfois d’une façon différente que j’ai pu le faire moi-même. Bref, ce fut très enrichissant.    

Les élèves étaient très motivés par leurs nouveaux apprentissages. Même si ce n'était pas l'intention première, plusieurs élèves tentaient de trouver le produit de multiplications plus difficiles. Ils avaient même hâte de travailler à nouveau cette notion. Ils faisaient également des liens avec le sens de la division, sans que nous ayons encore abordé cette notion. 

Traces

J’ai choisi quelques élèves pour lesquels j’ai numérisé le travail (pour la vignette, j’ai uniquement joint une fiche de la courte synthèse d’une élève, toutefois j’ai des traces pour chacune des méthodes). J’ai également le matériel visuel (PowerPoint) avec lequel nous avons travaillé.