Contexte d’émergence du projet

J’ai réalisé mon stage dans une classe de 5^e année composée de 20 élèves. J’étais dans un milieu défavorisé.

Au fil des semaines, j’ai pu observer que plusieurs enfants de la classe avaient des défis en français, plus spécifiquement en lecture. De plus, l’implication dans les tâches plus complexes comme l’écriture ou la résolution de problème était difficile. Il y avait avait un grand nombre d’élève qui « ne savaient pas quoi faire » et qui refusaient de s’engager dans une tâche s’ils ne savaient pas exactement comme la réaliser.

J’ai donc délibérément mis en place des activités sans réponse précise attendue, dont d’écriture libre. Je voulais que les élèves osent essayer, qu’ils développent leur créativité et le plaisir d’écrire.

Peu à peu, ce contexte d’écriture leur a permis d’envisager l’acte d’écrire autrement que comme une obligation scolaire. Pour ce faire, j’ai prévu un moment où les élèves pouvaient prendre place sur  ‘’la chaise de l’auteur’’ pour partager leurs compositions au groupe. L’écriture est alors devenue une façon de divertir, de faire rire et réfléchir, de partager nos idées et nos aspirations. Malheureusement, le temps de lecture au groupe devenait insuffisant en raison de la longueur des compositions et du nombre de volontaires qui désiraient partager leur texte…

Parallèlement, le thème de l’année était « À l’école Kennebec, je vis mes passions et je prends mon envol. »  J’ai donc pensé partir des passions des élèves pour réaliser notre projet. Nous avons fait une tempête d’idées sur le thème de ‘’nos passions’’. Malheureusement, cet exercice a fait ressortir une variété de réponses trop large pour orienter un projet…

En songeant à ces passions et ces textes si variés, mais si motivants, j’ai eu une idée...

Si le temps manquait pour lire au groupe, pourquoi ne pas partager nos textes dans un recueil?

Buts pédagogiques

C’est ainsi que mon projet d’intervention en contexte (PIC) a pris forme. J’ai décidé de me lancer avec mes élèves dans la réalisation d’un magazine artisanal (fanzine). Ce serait sans doute un projet rassembleur et motivant pour les élèves.

Un contexte réel 

Mon PIC était d’abord et avant tout la mise en place d’une situation d’écriture avec un destinataire réel qui avait pour but de motiver les enfants et de susciter leur engagement.  Ce contexte allait permettre d’aborder des notions sur le monde de l’édition et les types de textes. De plus, il allait offrir un contexte d’appréciation des textes des autres élèves. Enfin, ce contexte se prêtait parfaitement à la différenciation. En effet, les élèves les plus forts se sont dépassés en écrivant des textes plus longs et de grande qualité alors que les élèves plus faibles ont bénéficié d’un plus grand accompagnement. Avec ces derniers, j’ai pu travailler certaines notions (accord du verbe, ponctuation, etc.) dans leur propre texte ce qui était on ne peut plus signifiant pour eux.  J’ai aussi travaillé la structure des phrases et des idées en lien avec le destinataire « Ceux qui liront ton texte vont-il bien comprendre ton idée? Que pourrais-tu ajouter pour que ce soit plus clair? …»

Choix

Le fait de laisser une certaine latitude aux élèves a contribué à augmenter leur engagement et leur motivation pour le projet. Les élèves ont eut le choix du type de texte qu’ils allaient produire, ils ont pu faire des propositions sur le contenu du fanzine et ont voté pour la couverture de la publication.

Un projet rassembleur

La publication du fanzine ‘’Le passionné’’, qui fut diffusé dans toutes les classes de l’école, a créé un sentiment de fierté et d’appartenance chez les élèves.  Ils ont tous apprécié le projet. Certains ont précisé que malgré le fait qu’ils n’aimaient pas écrire en général, le fanzine était un contexte d’écriture plus intéressant que ce qu’ils font habituellement à l’école.

Réalisation

La première étape de réalisation du projet fut une lecture que les élèves eurent à faire à la maison. Ils ont lu un texte qui leur expliquait ce qu’est un fanzine. Par la suite, nous en avons discuté en classe et c’est alors que je leur ai proposé de créer notre propre fanzine. Les élèves étaient enthousiasmes plusieurs avaient déjà des idées de textes. Au fil de la discussion, nous avons décidé que les textes pourraient être de 3 natures : des récits, des textes informatifs ou des entrevues.

Pour la suite de la réalisation de ce projet, je me suis présentée aux élèves avec le chapeau de l’éditeur. Ils allaient devoir me soumettre leur projet d’écriture qui devrait être approuvé ou à travailler avec moi. Ensuite, ils devaient produire un plan détaillé avant de se lancer dans l’écriture en prenant au besoin rendez-vous avec moi. Bien que j’ai choisi d’encadrer davantage certains élèves, la prise de rendez-vous permettait de développer l’autonomie : les élèves devaient eux-mêmes reconnaître leur besoin de support et agir pour obtenir l’aide nécessaire.

Une fois le projet initial approuvé les élèves devaient produire un plan détaillé. Pour ce faire, ceux qui écrivaient des textes informatifs ont fait des recherches. Ensuite, le plan devait être approuvé et les élèves pouvaient se lancer dans l’écriture. À partir de là, certains ont été totalement autonomes dans l’écriture et la correction. Quand le texte était complété, je faisais une relecture et les élèves devaient le taper à l’ordinateur et l’envoyer à l’éditeur.

En raison de la variété des projets et des élèves, tous n’ont pas terminé au même moment le projet. Ceux qui ont terminé plus tôt ont eut le choix d’écrire un second texte, de bonifier le leur ou de faire de l’écriture libre qui ne serait pas publiée dans le fanzine.

Deux éditions du fanzine ont été publiées. La première contenait les textes qui furent prêts rapidement et a permis aux autres élèves de visualiser ce que serait le fruit de leur travail. Cet élément a été motivateur pour certains.

Le projet fut réalisé sur quatre semaines de la lecture sur ce qu’est un fanzine, à la publication de la 2^e édition du fanzine. Le temps consacré au projet par chaque élève a varié de 4 à 8 périodes de 54 minutes.

Apprentissages réalisés :

• Types de textes
• Capacité à tenir compte du destinataire
• Vocabulaire + connaissance édition
• Apprentissages différenciés: organisation des idées, structure de phrase, ponctuation, accord du verbe, utilisation de la majuscule, etc.

Bilan

L a réalisation de ce projet a permis de valoriser l’écriture et la lecture dans la classe et dans l’école. En classe ce projet a créé un contexte signifiant d’écriture, a permis la différenciation et a favorisé l’engagement des élèves.

Modifications et suites possibles

Plusieurs autres éditions du fanzine auraient pu être publiées. Une version numérique aurait également pu être diffusée.

La partie mise en page, impression et diffusion fut assumée par moi seule. Si le projet était à refaire, j’impliquerais également les élèves à ce niveau. De plus, ce projet pourrait assez facilement prendre une dimension entrepreneuriale avec la vente et/ou la diffusion à plus grande échelle du fanzine.

Compétences

En français :

• Écrire
• Lire
• Apprécier

Transversales

• Communiquer de façon appropriée
• Mettre en œuvre sa pensée créatrice
• Exploiter l’information (dans le cas des textes informatifs)

Traces :

• Tempête d’idées ‘’nos passion’’ (TNI)
• Texte « Pour le plaisir de lire et d’écrire… le fanzine »
• Fiche, proposition à l’éditeur
• Plan de l’entrevue, de l’article ou du récit
• Textes finaux des élèves