Cet automne, j’ai eu la chance de faire mon stage IV dans une classe de 4e année. Vers le milieu de celui-ci, j’ai remarqué qu’un des élèves avait de plus en plus de difficulté à gérer ses émotions lorsqu’il était confronté à une difficulté d’apprentissage. Il le manifestait en se fâchant et en quittant la classe soudainement. Il lançait également ses cahiers par terre après avoir gribouillé « Je ne sais pas » sur les pages d’exercices. Même si je lui donnais un accompagnement individuel soutenu et que je l’encourageais à demander de l’aide, il ne le faisait pas. Il se mettait en colère tout de suite en disant que je faisais exprès de trouver des activités difficiles. Il se comparait beaucoup aux autres et à sa mère qui était très bonne à l’école selon ses dires. J’ai eu de longues discussions avec lui où il n’arrivait pas toujours à exprimer ce qu’il ressentait sur le moment ni à identifier l’émotion qu’il vivait. La pschoéducatrice et mon enseignante associée étaient aussi impliquées. Nous essayions de l’aider du mieux que nous pouvions. Cependant, je voyais que cela l’affectait énormément. Sachant que ces manifestations se répétaient presque quotidiennement, j’ai décidé de cibler mon PIC autour de cet élève et de ses besoins socioémotionnels. L’objectif était de l’aider à développer des stratégies d’autorégulation afin qu’il apprenne à vivre ses émotions de peur et de colère de façon appropriée dans la classe.
Les activités de mon PIC étaient pilotées en grand groupe, mais les évaluations étaient individuelles, c’est-à-dire qu’elles ciblaient seulement l’élève en question.
Elles visaient à pallier :
- Ses difficultés à nommer une émotion ressentie en classe;
- Ses difficultés à exprimer comment une émotion peut l’affecter;
- Ses difficultés à contrôler l’intensité de ses émotions dans la classe;
- Son manque de confiance en soi (insécurités face à la réalisation d’une tâche).
La première étape de mon projet a duré une période. J’ai piloté une discussion autour de l’importance de nommer et de partager une émotion ressentie en utilisant la littérature jeunesse. Par la suite, lors d’un moment libre, j’ai pris mon élève à part pour discerner ce qu’il en avait compris. Il savait très bien pourquoi identifier et à partager une émotion pouvait l’aider à progresser. Toutefois, il avait encore de la difficulté à le faire.
Lors de la deuxième étape du projet, j’ai utilisé un autre album jeunesse intitulé Élizabeth a peur de l’échec. Sous forme d’activités, les élèves ont essayé de trouver des moyens qui aurait pu aider Élizabeth à se calmer lorsqu’elle était en colère, car elle n’arrivait pas à faire un devoir. En partant de leurs réponses, nous avons décortiqué lesquels étaient adéquats et lesquels ne l’étaient pas. J’ai lu ce que l’élève ciblé par mon projet a écrit et je lui en ai parlé par la suite. Ainsi, nous avons trouvé des moyens concrets pour qu’il puisse s’autoréguler lorsqu’il se sentait anxieux par rapport à une tâche difficile.
Les résultats de mon PIC n’ont pas été ceux attendus. Évidemment, c’est un projet qui requiert beaucoup plus de temps. Lorsque je suis partie, la psychoéducatrice et mon enseignante associée travaillaient encore avec l’élève.