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Mon contexte de classe et ses besoins

Ma classe avait deux niveaux au deuxième cycle et était composée de 25 élèves. Plusieurs élèves avaient des besoins particuliers (des élèves requièraient des adaptations telles que du temps supplémentaire ou une tâche plus courte, d’autres avaient des modifications, certains avaient des troubles de l’opposition). Par ailleurs, les élèves avaient différents rythmes d’apprentissage. Dans un contexte d'une classe à double niveau, il était fréquent que je doive enseigner à un niveau et pas à un autre. Puisqu’il y avait de grandes différences entre les difficultés des élèves, il m'arrivait aussi de faire des sous-groupes de besoins. Pour toutes ces raisons, il arrivait fréquemment qu’un adulte ne soit pas disponible pour certains élèves et qu’une partie de la classe doive être en travail autonome. Cette année particulièrement, le fait d’avoir un groupe nombreux et très hétérogène en ce qui concerne les difficultés et les rythmes d’apprentissage contribuait au besoin de rendre les élèves plus autonomes dans leurs apprentissages et leur résolution de problèmes. Les élèves avaient tendance à rechercher l'aide de l'enseignante dès qu'ils rencontraient une difficulté et étaient passifs s'ils ne l'obtiennaient pas immédiatement. Ils devenaient donc en attente le temps qu'ils l'obtiennent. 

C'est pourquoi, à travers mon PIC, je voulais que les élèves développent la compétence transversale « se donner des méthodes de travail efficaces ».  Puisque la réalité de la classe faisait en sorte que l'enseignante n'était pas toujours disponible, il importait qu’ils développent des méthodes de travail et des stratégies pour accomplir la tâche. Ils devaient apprendre à s’engager dans une démarche, mobiliser les ressources à leur disposition (les personnes ressources, le matériel aidant, etc.), ils devaient gérer leur temps et tout ça dans le but de mener à terme la tâche à accomplir. Mon objectif était donc d'outiller les élèves pour qu'ils soient en mesure de choisir le matériel et les stratégies nécessaires à la réalisation de la tâche de façon autonome. En pouvant surmonter leurs obstacles, les élèves allaient devenir davantage en mesure d’atteindre les objectifs d’apprentissage et d’intégrer les connaissances au programme. Par ailleurs, en étant plus actifs dans la résolution de problèmes, les apprentissages allaient être, en prime, plus significatifs. Je voulais qu'ils apprennent à s'investir davantage en temps et en énergie dans la tâche. Ils devaient apprendre à évaluer leur démarche, la modifier au besoin, chercher des solutions en utilisant diverses méthodes, etc. Suite à ces apprentissages, ils risquaient de mener plus souvent une tâche à terme et d’atteindre davantage les objectifs d’apprentissage. C’est pour toutes ces raisons que développer leur autonomie dans leur démarche allait avoir des impacts positifs sur les apprentissages.

La mise en place du projet

Pour atteindre mon objectif qui était de rendre les élèves plus autonomes, les élèves devaient comprendre l'importance de l'autonomie pour leur développement, leurs apprentissages et leur épanouissement pour qu'ils soient davantage motivés. Nous nous sommes concentrés sur deux aspects de l'autonomie, soit d'être en action lors dans la tâche ou l'ors d'une résolution de problème et nous avons travaillé cinq stratégies permettant d'être autonomes : moi, mes outils, mon partenaire, l'expert et l'enseignant. Différentes activités ont permis de définir l'autonomie, comprendre son importance, la mobiliser dans différents contextes ainsi que de faire une rétroaction à son égard.  Nous avons fait des schémas de concepts ensemble pour expliciter les conceptions initales des élèves au début du projet. Des élèves d'une autre classe ayant intégré la démarche de l'autonomie l'ont présentée à mes élèves et ont présenté ses impacts positifs sur eux et sur la classe. Mes élèves ont remplis des fiches de rétroaction au début et à la fin du projet pour analyser leur niveau d'autonomie. Il s'agissait d'une opportunité pour eux de réfléchir sur leur évolution face à l'autonomie entre le début et la fin du projet (les stratégies d'autonomie qu'ils ont apprises, s'ils sont plus outillés, s'ils sont plus actifs, s'ils mènent plus souvent une tâche à terme, s'ils ont un sentiment d'efficacité, etc.) J'ai intégré la littérature jeunesse pour que les élèves, en cercle de discussion, explicitent les impacts positifs de l'autonomie sur leur développement. Nous avons explicité en groupe les cinq stratégies de l'autonomie, je les ai modélisées et les élèves les ont mobilisées dans plusieurs activités et périodes dans la journée qui requiéraient d'être autonome. Il importait que les élèves réinvestissent leurs connaissances sur l'autonomie régulièrement et puissent faire un retour sur leur pratique pour  favoriser leur développement dans cette compétence. Je voulais que les élèves apprennent à réinvestir leurs connaissances dans plusieurs contextes pour qu'ils généralisent le concept, l'intègrent en profondeur et l'utilisent dans un éventail de situations. Les élèves remplissaient ensuite un grille d'autoévaluation dans laquelle ils évaluaient leur niveau d'atteinte de l'objectif, écrivaient des commentaires, des observations, des pistes de régulation, etc. et ils ont également eu des moments en groupe pour revenir sur leur démarche de l'autonomie. Les conversations, que ce soit en sous-groupes ou en groupe-classe, permettaient de réfléchir sur leur pratique, de guider leurs réflexions et de déterminer le type de questions qu'ils doivent se poser. Moi-même je remplissais de mon côté une grille d'observation. Je me basais en partie sur cette dernière pour voir l'évolution des élèves et pour partager mes commentaires avec eux. À la fin du projet, les élèves ont fait une vidéo qui leur ont permis de se questionner sur les impacts positifs qu'a eu le développement de leur autonomie. Ils ont ensuite remplis un questionnaire basé sur leurs réponses qui m'a permis d'avoir un portrait de la classe en ce qui concerne les effets de l'autonomie dans les apprentissages des élèves ou leurs sentiments lors de la réalisation d'une tâche. Par ailleurs, une grande importance a été donnée aux différentes stratégies de rétroaction utilisées. À travers la rétroaction, les élèves étaient mieux outillés pour s'autoréguler, c'est-à-dire analyser eux-mêmes l'évolution de leur compréhension afin de trouver des pistes pour pallier aux difficultés dans le but d'atteindre l'objectif ciblé.

Cohorte