Contexte

J’ai remarqué plusieurs points communs chez les élèves qui formaient ma classe. D’une part, j’ai quelques élèves qui étaient anxieux dans la vie de tous les jours. Ils faisaient quelques fois des crises d’anxiétés, mais ils étaient finalement capables de les gérer et de reprendre leur activité. D’une autre part, tous mes anciens élèves partent au secondaire l’année prochaine, ce qui leur amène une source de stress. (Ils doivent choisir leur école, passer des tests, choisir un programme, etc.) Toutes ces informations m’avaient fait réfléchir sur une problématique, je m'étais demandé si mes élèves étaient tous prêts à entrer au secondaire (cette vision n’était pas académique, mais plutôt psychologique.)

Concrétisation du projet

Pendant plusieurs semaines, nous avons pris les questions posées par les élèves et répondu toute la classe ensemble. Je notais la participation des élèves et leur intérêt. (Comment répondaient-ils à cette question? Quelle était leur réflexion? Etc.

Semaine du 19 octobre : J’ai présenté le projet aux enfants, il y avait beaucoup de questions. Ils se questionnaient sur les thèmes qui pourraient être exploités en classe. Par exemple, un enfant m’a demandé s’il était possible de parler des premières journées au secondaire et du fait qu’ils pouvaient se perdre dans l’école. De plus, un élève m’a demandé comment se passerait le projet et s’il était possible que ce soit son cousin qui vienne parler du secondaire.

Semaine du 26 octobre : Cette semaine, il y a eu deux journées de grève. Étant donné que les élèves sont en projet l’après-midi et qu’il y a chaque semaine des notions en français et en mathématiques à voir le matin, nous n’avons pas pu consacrer du temps au projet Vers le secondaire. Nous avons seulement répondu à une question pendant un temps de transition.

Semaine du 5 novembre : Cette semaine, nous avons eu une période de 30 minutes pour commencer notre projet. Pendant ce temps, nous avons placé la classe en rond afin que tout le monde puisse participer à la discussion. J’ai ouvert le thème du stress et de ses sources. J’ai observé les élèves. Afin d’évaluer leur capacité à gérer le stress, je voulais observer, dans un premier temps, le niveau de participation de chacun. J’avais une feuille avec moi et je notais les personnes qui participaient à la discussion. Je ne me suis toutefois pas arrêté à la richesse du discours de chacun. Les élèves discutaient de situations qu’ils avaient vécues. Par contre, je n’avais pas prévu que ce genre de cercle de discussion nécessitait un apprentissage en sixième année. En effet, il faut apprendre à être à l’écoute des autres et à partager nos expériences de façon respectueuse. Les élèves étaient énervés d’être en cercle et cela a pris une plus grande gestion de ma part que prévu. Il a fallu que j’établisse des attentes claires pendant que les élèves étaient en cercle. J’aurais dû les établir avant.

Semaine du 12 novembre : Étant donné que nous étions en fin d’étape, nous n’avons pas de temps à consacrer au projet Vers le secondaire.

Semaine du 19 novembre : Nous avons eu 30 minutes à consacrer à ce projet. Pour ce faire, nous avons fait un retour sur ce qui avait été vu en grand groupe. Je questionnais les élèves sur ce qu’était le stress et sur les effets sur notre corps. Ensuite, nous avons fait des saynètes. Les enfants étaient placés en équipe de trois ou quatre et ils devaient interprétait une scène d’un évènement considéré comme stressant. Ils doivent montrer comment ils feraient pour gérer le stress que peut occasionner cet évènement. Il présente ensuite cette saynète à la classe et j’observe les stratégies utilisées par les élèves pour gérer le stress. J’ai noté les élèves et j’ai gardé des traces de cette activité.

Semaine du 30 novembre : Cette semaine, un élève du secondaire est venu visiter la classe. Les élèves avaient préparé les questions qu’ils voulaient leur poser à l’avance et l’élève du secondaire avait reçu ces questions. Il a donc fait une présentation devant la classe à partir de ces questions. J’ai noté la participation et l’écoute active de chacun.

Lien avec le programme de formation

Tout d’abord, ce projet serait lié avec un domaine général de formation, soit la santé et bien-être où nous mentionnons que les élèves doivent prendre conscience de leur bien-être par la gestion de leurs émotions et de leur stress.

Ensuite, il est en lien avec la discipline éthique et culture religieuse où les élèves auront à développer leur compétence à pratiquer leur dialogue. Cette compétence sera évaluée pendant que les élèves échangeront leur idée à travers les discussions.

Enfin, il est en lien avec la compétence transversale structurer son identité. En effet, l’élève pourra, à travers les semaines, mettre à profit des ressources personnelles en réfléchissant sur ses forces et ses limites au travers des discussions.

À la fin du projet

Au début du stage, j’ai oublié de prendre en considération quelque chose d’important. En effet, il y avait déjà beaucoup de projets mis en place pour la classe. (Les projets de l’après-midi en science, en univers social, en éthique et culture religieuse, en art-plastique et en anglais.) De plus, il y avait déjà des moyens mis en place dans la classe pour aider les élèves dans leur apprentissage : dossier écriture, période de mathématiques intensive, etc. En outre, il y a beaucoup d’évaluations à faire passer en sixième année et cela prendre une grande partie de notre temps lorsque nous sommes en fin d’étape. Enfin, nous étions en période de négociation avec le gouvernement, ce qui a amené plusieurs journées de grève. Tous ces facteurs ont donc apporté un manque de temps considérable pour l’avancement du projet PIC. Par manque de temps, nous avons beaucoup coupé dans nos projets l’après-midi et dans le projet PIC pour garder de la place dans ce qui devait être vu en français et en mathématiques. Dû à cette coupure, il a été difficile pour moi de noter l’amélioration de chaque élève. Par contre, à travers les discussions avec mes élèves, je peux faire un constat de groupe : je sens mes élèves beaucoup plus rassurés. En effet, je ne reçois plus de questions liées au fonctionnement du secondaire, car ils ont maintenant un aperçu de ce qui s’en vient.