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jan 18 2016

Observations du contexte

Dès le début de l’année, j’ai observé qu’il serait bénéfique de faire un projet qui tourne autour de l’acceptation de tous, du respect. En effet, ma classe de maternelle était composée d’élèves ayant une culture autre que celle du Québec, d’élèves EHDAA et d’un élève ayant des difficultés de comportement. La différence était donc présente dans plusieurs facettes de la classe. À plusieurs reprises, j’ai remarqué des tensions entre certains enfants. Des regards et des commentaires étaient faits lorsqu’un ami se comportait différemment. 

 

La réflexion qui a conduit à mettre en oeuvre un projet d'intervention

C’est à partir de ces observations que j’ai cru bon d’implanter la philosophie pour enfants. À l’aide de discussions, je voulais amener les enfants à côtoyer la différence. J’avais le désir qu’ils apprennent à communiquer leur opinion et à écouter  celle des autres sans porter de jugement.

 

Déroulement du projet

Au cours du mois d’octobre, nous avons mis l’accent sur la distinction entre les bons gestes à faire et ceux qui sont à prohiber. Tous les jours, les enfants devaient faire ou cibler des «gestes cœur» dans la classe. Comme groupe classe, nous avions l’objectif de faire 10 gestes cœur durant la journée. Un système de portes était à leur disposition pour qu’ils puissent bien voir où ils étaient rendus par rapport à l’objectif. Durant le mois de novembre, c’est à ce moment que nos discussions philosophiques ont commencé.

 

Période 1 : Lecture de l’album «Charles à l’école des dragons»

Cet album jeunesse raconte l’histoire de Charles qui est un dragon complètement différent des autres qui composent la classe. Il a de trop longues ailles pour voler et il ne sait pas cracher de feu. Les autres dragons se moquent beaucoup de lui. Au cours de la lecture, j’ai questionné les élèves à savoir comment ils se sentiraient s’ils étaient dans la peau de Charles. Après la lecture, nous avons discuté en groupe des moments où nous avons déjà mis de côté une personne qui était différente de nous. Le but de cette discussion était que les enfants soient capables d’admettre qu’il est possible d’avoir mis de côté une personne, mais que ce n’est pas la bonne chose à faire. En groupe, nous avons ensuite trouvé des moyens pour éviter l’exclusion.

 

Période 2 : Mises en situation de la classe des M. & Mme

Sous forme de discussion, nous avons discuté de mises en situation où un bonhomme était mis à l’écart. En groupe, nous avons tenté de trouver pourquoi une telle situation pouvait se produire, dans quelle circonstance elle se produisait et comment on pouvait remédier à la situation.  Par la suite, je demandais aux élèves de dessiner une situation où il y avait un conflit avec un ami différent d’eux pour ensuite proposer une solution au problème.

 

Période 3 : Lecture de l’album «AMI-AMI»

Cet album nous présente la vie de deux personnages solitaires et complètement différents, soit le loup et le lapin. Au cours de l’histoire, je demandais aux enfants de se positionner à savoir avec qui ils voudraient être ami. Le but de l’exercice est de leur montrer que notre avis peut changer en connaissant bien une personne. Il ne faut pas toujours se fier aux premières apparences. En effet, au début de l’histoire, le loup nous parait effrayant, toutefois, à la fin, nous pouvons voir qu’il est beaucoup plus accueillant et chaleureux que le lapin.


Période 4 : Pourquoi mettre une personne à l’écart ?

Pour cette dernière période, nous avons visionné une vidéo dans laquelle des oiseaux identiques refusent d’être en compagnie d’un grand oiseau. Toutefois, leur mouvement de masse pour exclure le grand oiseau n’est pas le meilleur. Ils se font prendre par leur propre jeu. Autour d’une discussion, nous tentons de déceler tous les «gestes pique» (gestes méchants) dans la vidéo. Nous discutons par la suite du comportement de masse et de ses désavantages.

Lien de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=dKeann_nWIs

 

Les observations saillantes à travers les traces collectées

Selon les périodes, ce n’était pas toujours les mêmes qui dirigeaient la discussion. Selon le sujet de conversation, certains se sentaient plus interpellés que d’autres. Plus les périodes avançaient, plus les enfants étaient à l’aise à dire leur opinion. Les échanges se faisaient plus entre les enfants. J’avais de moins en moins à alimenter leurs discussions. Toutefois, certaines discussions ont été plus difficiles que d’autres. En effet, par moment, je sentais qu’un faible pourcentage de la classe suivait la conversation. Au préscolaire, les enfants ne sont pas tous au même stade. Ainsi, certains peuvent extrapoler plus que d’autres et même décoder des informations qui ne sont pas mentionnées. De ce fait, certains enfants pouvaient avoir une justification plus avancée que d’autres ne pouvaient pas comprendre. Je devais donc bien imager les propos des autres pour que tous les élèves comprennent la conversation. 

Documents
Fichier attaché Taille
mises_en_situation.pdf 1.12 Mo
feuille_mises_en_situation.pdf 123.99 Ko
charles_a_lecole_des_dragons.jpg 46.13 Ko
ami-ami.jpg 83.19 Ko
oiseaux.jpg 127.51 Ko
Cohorte