Contexte
J’ai effectué mon stage 4 au préscolaire. Au tout début de l’année, nous avons reçu des traversées. Ces documents nous donnaient un portrait global du développement de chaque enfant. Les traversées étaient remplies par les parents et s'il y avait lieu par l’éducateur du service de garde. Lorsque j’ai lu les traversées, plusieurs contenaient des informations comme quoi les enfants éprouvaient des difficultés à gérer leurs émotions. Sur 18 traversées, 9 indiquaient que l’enfant éprouvait une lacune pour ce qui est de la gestion des émotions. D’ailleurs, j’ai pu remarquer que 4 traversées indiquaient que l’enfant éprouvait de la difficulté à entretenir des relations avec ses pairs. Coïncidence, ces 4 mêmes enfants faisaient partie des 9 qui éprouvaient de la difficulté à gérer leurs émotions. Même avant d’avoir rencontré les élèves, je pouvais anticiper que le besoin concernant le développement émotionnel serait présent. Toutefois, j’ai attendu de pouvoir observer les élèves avant d’effectuer le constat que c’était réellement une problématique au sein du groupe.
Plus les semaines passaient, plus j’observais que plusieurs comportements en lien avec la gestion des émotions ressortaient. Au moins 7 élèves de la classe avaient des réactions telles que pleurer, pousser, taper, se refermer sur soi, crier, accuser, etc. Ce type de réaction survenait à tout moment dans la journée. En général, je remarquais que les élèves semblaient avoir de la difficulté à réguler leurs émotions.
C’est donc à l’aide des traversées et des comportements observés en classe que j’ai décidé d’effectuer mon projet sur la gestion des émotions.
Description du projet
Le projet consistait à aider les élèves à mieux comprendre ce qu’est une émotion, qu’elles sont les émotions primaires, leurs effets physiques et leurs effets psychologiques, à mieux prévenir l’apparition de fortes émotions et à trouver des moyens afin de mieux gérer celles-ci.
Mon but n’était pas qu’ils soient experts puisque tout humain doit apprendre à gérer ses émotions tout au long de sa vie. D’ailleurs, il est normal que certains élèves de la maternelle soient immatures et centrer sur eux-mêmes (Gueguen, C., (2015). Toutefois, les activités que nous avons réalisées ensemble avaient pour but de leur fournir une base.
Ainsi, j’ai réalisé plusieurs activités avec les élèves tout en prenant soin d’intégrer graduellement les émotions dans le quotidien de la classe.
Interventions menées
Objectif général : Amener l’élève à se contrôler face à une situation générant des émotions intenses.
Intervention 1 : Amener l’élève à connaitre les émotions (joie, tristesse, colère, peur)
J’ai vérifié leur compréhension de ce qu’était une émotion. Nous avons effectué la lecture du livre « La couleur des émotions ». Ensuite, nous avons effectué une causerie afin d’explorer davantage le sujet et de faire des liens avec leurs expériences personnelles.
Intervention 2 : Amener l’élève à reconnaitre les indices physiques et psychologiques rattachés aux différentes émotions
J’ai effectué la lecture de mises en situation se rapprochant des situations vécues en classe. Les élèves devaient voter en mentionnant l’émotion que cette situation leur faisait vivre. Ensuite, nous avons exploré quels étaient les effets physiques de telles émotions. Une fois plusieurs exemples donnés, chaque élève possédait une silhouette vierge et devait identifier les parties du corps qu’affectait chaque émotion. Les émotions étaient représentées par différentes couleurs.
Intervention 3 : Amener l’élève à utiliser des moyens concrets et efficaces afin de réguler ses émotions
Selon les effets physiques ressortis à l’activité précédente, j’ai construit une banque de moyens que les élèves allaient pouvoir utiliser lorsqu'ils vivaient une émotion intensément. Les élèves devaient mimer le moyen et la classe devait le deviner. Ils ont aussi pu partager leurs propres moyens.
De plus, pendant une semaine, les élèves devaient mentionner l’émotion qu’ils ressentaient en entrant en classe le matin. (Mêlé, joyeux, triste, peur ou colère). Ainsi, nous débutions notre journée en discutant de nos états d’âme. Plus la semaine avançait, moins il y avait d’élèves qui mentionnaient être mêlés.
Résultats
En conclusion, la gestion des émotions n’est pas évidente au préscolaire. La durée de mon projet ne m’a pas permis de réellement voir les retombées positives de mes activités. Cependant, j’ai pu observer que quelques élèves avaient adapté leurs comportements.
Lors des jeux libres, certains élèves verbalisaient davantage leurs émotions à l’aide d’un vocabulaire précis. Ainsi, les élèves étaient en mesure de mieux comprendre les besoins de chacun. De plus, les résolutions de conflits s’effectuaient un peu plus dans la compréhension et moins dans l’impulsion. J’ai aussi observé que certains élèves utilisaient les moyens que nous nous étions donnés afin de nous calmer. Il est arrivé à quelques reprises qu’un élève me demande d’utiliser le toutou de la colère afin de se retirer et de se calmer. J’ai aussi remarqué que de souligner le fait qu’il est normal d’avoir des émotions de différentes intensités permettait aux enfants d’être à certains moments plus ouverts et réceptifs lors des résolutions de conflit.
Gueguen, C., (2015). Connaitre les étapes de la maturation émotionnelle des enfants pour mieux les comprendre et les accompagner. Repéré à : https://apprendreaeduquer.fr/connaitre-les-etapes-de-la-maturation-emotionnelle-des-enfants-pour-mieux-les-comprendre-et-les-accompagner/#:~:text=La%20partie%20du%20cerveau%20qui,%C3%A0%20partir%20de%205%20ans.&text=Un%20petit%20enfant%20vit%20les,d'intensit%C3%A9%20que%20les%20enfants.
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