Les problèmes observés sur le contexte de la classe (vos observations);

J’ai réalisé mon stage dans une classe de troisième année dans un milieu aisé. Dès le début de l’année, j’ai fait beaucoup d’observations qui m’ont permis de constater un énorme écart dans la vitesse de travail des élèves. Effectivement, dans la classe, la vitesse de rendement diffère grandement d’un élève à l’autre. Quatre, cinq élèves travaillent très bien et sont extrêmement rapides et d’autres sont beaucoup plus lents. Pour ce qui est de mes élèves plus lents, ce n’est pas autant le fait qu’ils ne comprennent pas les notions qui les ralentissent, mais plutôt parce qu’ils sont désorganisés ou bien anxieux alors ils perdent beaucoup de temps à se mettre à la tâche et à y rester concentrés. De plus, j’ai remarqué que beaucoup d’élèves manquaient d’autonomies. En effet, à chaque petit questionnement ou difficulté, ils venaient me voir.

La réflexion qui a conduit à mettre en oeuvre un projet d'intervention;

Considérant ce contexte, comme certains élèves terminaient le travail offert en 10 minutes, j’étais constamment à la recherche de travaux supplémentaires à leur offrir. Je me retrouvais prise au dépourvu et je finissais par leur proposer des petites activités de réinvestissement, qui, selon moi, perdaient rapidement de leur cachet. Je voulais donc leur offrir des activités qui répondaient davantage à leurs intérêts et à leurs besoins et qui se faisaient de façon autonome ce qui me permettait, du même coup, de m’occuper de ceux qui étaient plus lents. Mon objectif était alors de préserver, voire hausser la motivation des élèves rapides tout en me donnant du temps pour aider les plus lents.

Déroulement

Lorsque les élèves avaient terminé la tâche principale, ils pouvaient sortir leur projet et y travailler. J’ai aussi offert quelques périodes complètes pour accommoder les élèves moins rapides. J’avais préparé une enveloppe pour chacun des élèves contenant tout le nécessaire pour la réalisation de leur projet. Au départ, ils avaient le choix entre 3 types de projets, soit l’écriture d’une histoire sur papier et sur l’application Book Creator, la réalisation d’une recherche sur le sujet de leur choix suivi de la présentation au reste du groupe ou la réalisation d’un dessin à l’aide de concepts mathématiques. Peu importe le projet choisi, ils étaient libres de leur sujet. Je m’assurais de faire un suivi auprès d’eux pour vérifier que le travail était bien fait, mais ils pouvaient réellement travailler sur ce qu’ils voulaient. Selon leur vitesse de travail, ils ont eu le temps de faire un ou deux projets et de le faire de façon plus approfondie ou moins.

La nature des traces qui sont disponibles;

Les projets entiers faits par les élèves :

Projet «Raconte-moi» (écriture d’une histoire)à Plan, brouillon, propre, livre numérique sur Book Creator

Projet «Projet passion» (recherche sur un sujet) àFeuille regroupant les informations importantes du sujet, affiche ou power point pour la présentation

Projet «Dessine-moi» à Dessin, feuille compte rendu

Feuille de suivi pour moi. (Afin de savoir où les élèves sont rendus dans leur projet)

Les observations saillantes à travers les traces collectées;

Les élèves voulaient toujours travailler sur leur projet. En effet, certains élèves, autant les plus lents que les plus rapides voulaient apporter leur projet à la maison, y travailler pendant la période de jeux ou même pendant les récréations qui se déroulaient à l’intérieur. Ils étaient très motivés. J’ai aussi remarqué que les élèves plus lents se mettaient à la tâche plus rapidement, car ils savaient que s’ils avaient le temps de finir le travail demandé, ils pourraient travailler sur leur projet. Je pense que tout cet engouement était particulièrement dû à la liberté de leur sujet. Cela m’a encore plus permis de voir que, dès que les élèves ont de l’intérêt, ils peuvent vraiment bien travailler. Par exemple, mes deux élèves pour qui habituellement l’écriture est une tâche très lourde avaient choisi le projet d’écriture et avaient fait quelque chose de très bien. De plus, la plupart ont réellement réussi à faire leur projet de façon autonome alors que dans d’autres tâches moins complexes, ils venaient souvent me poser des questions.