Amorce du projet

L'idée de mon projet m'est apparue dès les premières journées du stage. Très rapidement, j'ai constaté le manque de motivation des élèves lors des périodes de lecture le matin. Plusieurs ne lisaient pas ou faisaient semblant de lire. De plus, j'ai constaté que mon enseignante associée n'avait pas aménagé de coin lecture dans la classe et que la bibliothèque de la classe contenait des livres peu adaptés aux élèves (sujets plus ou moins intéressants ou livres trop faciles). Les ateliers de littératie des cinq au quotidien m'interpellait particulièrement, mais comme c'est une approche qui prend beaucoup de temps à enseigner, jai décidé de me concentrer sur trois d'entre eux: la lecture à soi, la lecture à deux et l'étude de mots.

Ma première idée a été de créer un coin lecture dans la classe. Je me suis servis de cet élément comme amorce à mon projet. Les élèves, qui étaient très intrigués, voulaient savoir pourquoi j'avais aménagé cet espace dans la classe. Je leur ai mentionné que ce coin serait reservé aux périodes des cinq au quotidien. J'ai demandé aux élèves s'ils connaissaient cette approche et plusieurs l'avaient déjà expérimenté en deuxième année. Les élèves étaient très motivé par le projet.

Les dix étapes vers l'autonomie

D'abord, je leur ai parlé des dix étapes vers l'autonomie. Ces étapes sont essentielles pour la réussite du projet. Elles permettent de donner un cadre aux élèves en les encourageant à développer leur résistance au travail. À chaque nouvelle composante, ces 10 étapes devaient être enseignées. Voici donc les 10 étapes: 

1- Nommer ce que nous allons enseigner. (ex.: Lecture à soi)

2- Communiquer l'intention et l'urgence d'apprendre (pourquoi devenir un meilleur lecteur?)

3-Dresser un tableau des comportements à acquérir (compléter ce tabelau avec les élèves et indiquer le rôle des élèves et le rôle de l'enseignante pendant la période de lecture à soi).

4- Modeler les comportement à acquérir. (Ex.: Rester au même endroit, être silencieux, lire durant toute la séance, etc.)

5- Modeler les comportements à éviter, puis modeler à nouveau les comportements à acquérir. (Pour que les comportements s'ancrent bien dans l'esprit des élèves)

6-Installer les élèves à divers endroits dans la classe. (Je montrais les endroits où les élèves pouvaient s'installer pendant la période. Au début de chaque séance, je pigeais les élèves et ceux-ci choisissaient l'endroit qu'ils désiraient).

7- Développer la résistance au travail (À la fin de chaque période, j'inscrivais dans un tableau (diagramme à bandes), le temps de résistance des élèves. J'arrêtais le chronomètre lorsque les élèves n'adoptaient plus les comportements appropriés. Au début, les périodes duraient 3 minutes, mais à chaque séance, le temps de résistance augmentait, car les élèves étaient motivés à gagner du temps pour leur période de lecture).

8- Éviter d'intervenir (je devais éviter d'avertir les élèves, afin d'encourager leur autonomie)

9-Donner le signal de rassemblement (La sonnerie du chronomètre était un carillon. Lorsqu'ils l'entendaient, les élèves savaient que la séance était terminée et qu'ils devaient ranger leur livre).

10- Procéder au bilan collectif (comment s'est passé la séance?) : Pendant ce retour, les élèves pouvaient aussi partager leurs coups de coeur littéraires.

La lecture à soi

La première composante qui a été enseignée était la lecture à soi. Pour ce faire, j'ai présenté quelques leçons essentielles telles que: «comment se choisir un livre à sa pointure?» et «choisir un espace de travail qui favorise la réussite». Nous avons rempli un tableau de résistance pendant deux semaines avant de pouvoir passer à la deuxième composante: la lecture à deux. Je voulais qu'ils soient en mesure de lire environ 15 minutes par eux-mêmes avant de leur enseigner la deuxième composante.

La lecture à deux

Lorsque j'ai enseigné cette composante, j'ai présenté à nouveau les dix étapes vers l'autonomie. J'ai ensuite présenté des minileçons liées à la lecture à deux, telles que: «adopter la position CCGG», «moduler le volume de la voix», «vérifier sa compréhension», « de l'aide ou du temps?» et «comment choisir son partenaire». Nous avons rempli un tableau de résistance pendant deux semaines avant de pouvoir passer à la dernière composante: l'étude de mots.

L'étude de mots

J'ai créé sept ateliers dans lesquelles les élèves pouvaient travailler l'orthographe des mots ou la conjugaison. Ces ateliers peuvent se faire seul ou en équipes de deux. Pour les mettre en place, j'ai sélectionné sept élèves experts, qui ont expliqué les ateliers à leurs camarades. Par la suite, j'ai enseigné à nouveau les dix étapes vers l'autonomie en lien avec l'étude de mots. Pendant deux semaines, les élèves se familiarisaient avec les ateliers. Ils devaient laisser des traces de leur travail dans leur cahier personnel. De cette façon je pouvais garder un oeil sur leur travail.

La mise en place des trois ateliers de façon simultanée

Après six semaines de familiarisation avec ces trois composantes de littératie, j'ai permis aux élèves de choisir l'atelier de leur choix au début de chaque séance. Pour ce faire, au début de chaque séance, je pigeais un élève, et celui-ci me mentionnait son choix et se dirigeait silencieusement vers l'atelier de son choix. Les périodes se déroulaient très calmement, ce qui me permettait de lire avec certains élèves ou de les aider à travailler leurs mots de vocabulaire.

Conclusion

La mise en place de ce projet a été longue, car il faut habituer les élèves à être autonome. Mais une fois les élèves habitués, c'est absolument magique. L'ambiance de classe est propice à la lecture. Même les élèves les plus turbulents étaient calmes! Parfois, je devais avertir, mais c'était très rare, car les élèves s'encourageaient mutuellement à respecter les règles s'ils voualient conserver leur période de lecture.

En somme, je suis satisfaite des résultats de mon projet, puisqu'il a permis aux élèves d'être plus autonomes et plus motivés à lire. En effet, les enfants me demandaient souvent à quel moment serait la prochaine séance des cinq au quotidien! Mon seul regret est d'avoir manqué de temps. Je n'ai pas eu la possibilité de faire des périodes à chaque jour, tel que recommandé dans l'approche des cinq au quotidien.

 

Pour mettre en place mon projet, je me suis appuyé sur l'ouvrage de Moser et Boushey (2015), Les cinq au quotidien: favoriser le développement de l'autonomie en littératie au primaire.