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J'effectuais mon stage dans une classe de première et deuxième années à l’école d’Audet, en milieu défavorisé (10). La classe était composée de 10 garçons (7 en première année et 3 en deuxième année) et 5 filles (4 en première année et 1 en deuxième année). J’ai observé quelques problématiques au sein de ma classe de stage qui nourrissaient le potentiel de mon projet d’intervention en contexte. Certains signes m’indiquaient que les apprenants éprouvaient le besoin de se sentir impliqués dans leur processus d’apprentissages et qu’ils exigeaient un style d’enseignement varié. Aussi, il est important de souligner que la classe était composée de certains élèves qui éprouvaient de grandes difficultés et de d’autres qui réussissaient aisément les exercices. Ce dernier aspect creusait l’écart de motivation et de réussite entre les enfants de la classe, ce qui rendait du même coup l’enseignement plutôt ardu. Cependant, j’avais noté plusieurs forces et intérêts marqués chez les élèves de ma classe. Généralement, ils étaient enjoués face aux activités qui leur étaient proposées. Par exemple, les élèves adoraient se faire raconter une histoire, aimaient présenter des jeux provenant de la maison pour la période récompense du vendredi après-midi, appréciaient relever des défis au tableau numérique interactif et affectionnaient particulièrement les travaux d’équipe. C’est pourquoi, je voulais miser sur leurs forces et m’inspirer de leurs intérêts pour l’élaboration de mon projet d’intervention en contexte.

Après mûres réflexions, j’ai compris qu’il fallait que mon PIC consiste en une activité favorisant la participation active des élèves.  Alors, j’ai pensé introduire des périodes de création collective d’enregistrements audio de livres de lecture. Cette activité ponctuelle leur offrirait davantage de moments de  varier les regroupements d’élèves, de manipuler du matériel technologique, de se responsabiliser en lien avec le résultat final à produire, de trouver des stratégies en équipe pour relever ce défi, de les amener à se questionner, de favoriser les échanges,  etc. De plus, cette activité nécessitait que chaque élève ait un rôle tenant compte de ses capacités (narrateurs pour les lecteurs fluides de deuxième année, bruiteurs pour les élèves de première année, tourner les pages, musique, manipuler le matériel d’enregistrement, etc.)

Tout d'abord, J'ai alors procédé à l'explication du projet avec les élèves. Les semaines suivantes, j'avais prévu du temps pour procéder à l'apprentissage des notions nécessaires à la réalisation du projet. Nous avons ensuite voté dans le but de sélectionner le livre que nous allions enregistrer et nous avons fait la distribution des rôles selon les capacités des élèves. Par la suite, j'ai effectué une première lecture collective du livre choisi. L'enregistrement audio du livre s'est échelonné sur une période de 3 semaines. Durant ma dernière semaine de stage, nous avons fait l'écoute du livre enregistré en classe et nous avons fait une présentation spéciale aux autres élèves et enseignants de l’école. Chaque élève s'est ensuite vu remettre son propre cd audio de notre histoire collective.

Tout au long du projet, J'ai pu observer une belle chimie entre les élèves et moi. Les enfants étaient particulièrement fiers d'avoir participé à un projet à long terme, chose qu'ils n'étaient pas habitués de faire à l'école. Ils m'ont mentionné à plusieurs reprises qu'ils avaient participé à une activité qui leur permettait d'apprendre autrement et en s'amusant! Ce projet collectif a nécessité que les élèves acquièrent certaines habiletés telles que d’attendre son tour, s’exprimer clairement, respecter l’opinion des autres, proposer des solutions, gérer des conflits,  se mettre en action en plus de réfléchir sur le résultat des décisions prises en vue de la production finale du livre audio. 

Cohorte