Contexte de classe :

J’ai réalisé mon stage à l’école Sainte-Famille de Tring-Jonction dans une classe de 2e année. Le groupe était composé de 24 élèves, soit 11 filles et 13 garçons. Mentionnons qu’au début de l’année scolaire, les 24 élèves étaient réunis dans une même classe pour la toute première fois. Effectivement, l’année précédente, il y avait deux groupes différents de 1re année. Ce changement a donc eu un impact sur la dynamique de classe dans le sens où certains enfants ont pris un certain temps à s’adapter. Dans le groupe, cinq élèves avaient un plan d’intervention concernant des difficultés d’apprentissage en français, plus précisément en lecture. En effet, ces derniers ne savaient pratiquement pas lire et avaient de grandes difficultés avec les lettres de l’alphabet, mais aussi avec les sons et les syllabes de 1re année. D’ailleurs, plusieurs autres enfants, bien qu’ils n’avaient pas de plan d’intervention, éprouvaient aussi des difficultés en français. À l’opposé, quelques élèves étaient très forts autant en français qu’en mathématiques. Il n’y avait que très peu d’élèves se situant dans la « moyenne ». Donc, les écarts entre les niveaux de développement des élèves étaient très grands.

Mes observations :

Dès le début de l’année scolaire, les nombreuses observations que j’ai faites, mais aussi les discussions que j’ai eues avec mon enseignante associée m’ont grandement aidée à mieux cibler les besoins de mon groupe d’élèves et, par le fait même, à orienter mon projet. Effectivement, j’ai pu constater assez rapidement que les difficultés des enfants se situaient davantage en français. Plus précisément, j’ai observé que plusieurs enfants éprouvaient des difficultés en lecture. Ils avaient plus ou moins d’aisance lors de la lecture et le décodage était plutôt difficile. D’ailleurs, certains enfants devinaient les mots sans même se corriger suite à une méprise, et ce, même si la phrase n’avait aucun sens. Dans le même ordre d'idées, j’ai pu constater que la motivation des enfants face à la lecture était plus ou moins grande, dans le sens où certains enfants n’étaient pas du tout engagés lors des moments de lecture ou bien ne semblaient pas enthousiastes face à la réalisation de cette activité. D’ailleurs, plusieurs enfants avaient de la  difficulté à choisir un livre à leur niveau, ce qui, selon moi, avait un impact sur leur motivation. En effet, les élèves choisissaient des livres, ou bien trop difficiles pour eux, ce qui faisait en sorte que leur compréhension en était affectée, ou bien trop faciles, ce qui ne leur permettait pas de s’améliorer en tant que lecteur.  Ainsi, les difficultés des enfants en lecture se répercutaient, par le fait même, sur la qualité de leur écriture. En effet, certains éprouvaient des problèmes quant à l’orthographe des mots, et ce, même s’il s’agissait des mots les plus fréquents ou même des mots déjà travaillés en classe.

Choix du projet :

Étant donné que je suis une passionnée de littérature jeunesse et que je considère que la lecture et l’écriture représentent le fondement des apprentissages chez les élèves du premier cycle, l’idée de promouvoir la lecture et l’écriture par l’entremise d’albums jeunesse m’est alors venue. Ainsi, mon but était de faire la promotion de la lecture et de l’écriture afin de motiver les élèves, mais aussi de leur donner le goût d’écrire et de lire quotidiennement. Dans le même sens, je désirais encourager les enfants à avoir une attitude positive face à la lecture et à l’écriture, mais aussi à adopter des habitudes quotidiennes en lien avec celles-ci. Je voulais également que les enfants retiennent qu’il est possible d’avoir du plaisir en écrivant des textes ou même en apprenant l’orthographe des mots de vocabulaire. Donc, mon intention première était d’intégrer en classe des routines de lecture et d’écriture.

Étapes du projet :

Amorce :

Pour débuter le projet, j’ai lu l’album Le gros monstre qui aimait trop lire. Celui-ci raconte l’histoire d’un gros monstre qui, après avoir trouvé un livre dans la forêt, n’est plus en mesure de faire son travail efficacement, c’est-à-dire de faire peur aux gens qui s’aventurent dans la forêt. Effectivement, une fois qu’il a découvert cet objet merveilleux qu’est le livre, il est tellement concentré et absorbé par ses lectures qu’il ne remarque même plus les personnes rôdant dans la forêt. De ce fait, il ne leur fait plus peur.

La semaine suivante, les enfants ont découvert en entrant dans la classe un nouvel objet, soit une « valise de lecture ». Sur celle-ci se trouvaient les images de plusieurs albums jeunesse connus des enfants, mais aussi le nom de certains auteurs. Cette valise avait pour but de susciter la curiosité et l’intérêt des enfants. Ensuite, nous avons découvert le contenu de la valise ensemble. À l’intérieur, il y avait plusieurs albums jeunesse, mais aussi une lettre. Cette dernière était envoyée de la part du gros monstre. Dans sa lettre, il expliquait aux élèves les raisons pour lesquelles les livres envoyés étaient ses livres coup de cœur. Donc, chaque semaine, nous recevions de nouveaux livres que le gros monstre nous prêtait, un certain temps, pour garnir notre bibliothèque de classe. Pour rejoindre l’intérêt, mais aussi le niveau de lecteur d’un plus grand nombre d’élèves, le type des albums envoyés variait d’une semaine à l’autre (ex. : des albums d’un même auteur, des albums portant sur un thème précis, des livres documentaires, des charades, des devinettes, des blagues, des contes, etc.). Bien que le gros monstre faisait la promotion de ses livres coup de cœur, j’ai, moi aussi, parler de plusieurs livres qui me passionnaient. En effet, étant donné que je suis un modèle pour les enfants, je voulais leur démontrer que je fais régulièrement de la lecture.

Stratégies pour choisir un livre :

De plus, j’ai enseigné aux élèves les stratégies nécessaires qu’ils devaient utiliser pour choisir un livre à leur pointure. Mon rôle, à ce moment, était alors de faire prendre conscience aux enfants qu’ils devaient considérer certains critères afin de déterminer si un livre leur plaisait ou non.

• Titre
• Illustrations
• Auteur connu ou inconnu
• Résumé
• Lire une ou deux pages
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Ensuite, j’ai fait une démonstration avec un soulier pour faire prendre conscience aux enfants, de façon plus imagée que, même si un livre semble leur plaire, à première vue, celui-ci n’est peut-être pas adapté pour eux. En effet, je leur ai présenté un soulier que j’aimais beaucoup, mais qui était trop grand pour moi. Ainsi, le but était de leur faire comprendre que même si j’appréciais ce soulier, il n’était pas fait pour moi, car je ne pouvais pas le porter pour faire mes activités. Puis, j’ai fait le lien avec les livres de lecture. Même si un enfant aime les images ou la couverture d’un livre, celui-ci n’est peut-être pas approprié pour lui, car le texte peut être trop difficile ou trop facile. Enfin, j’ai expliqué aux enfants la stratégie à utiliser afin de déterminer si un livre leur convient ou non.

• Lire les deux premières pages du livre et lever un doigt chaque fois qu’un mot inconnu est rencontré. Si à la fin des deux pages, les cinq doigts sont levés, cela signifie que le livre est trop difficile pour l’élève. Si au contraire, aucun doigt n’est levé, le livre est trop facile.
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Lecture quotidienne

Tout au long de mon stage, j’ai offert davantage de périodes de lecture aux élèves. De plus, mon intention était de varier les types de regroupement d’une journée à l’autre, et ce, dans le but de permettre le maintien et l’engagement des élèves.

Voici les types de regroupement expérimentés :

• Lecture individuelle afin que les élèves mettent en application les stratégies travaillées dans les activités de groupe
• Lecture libre à deux
• Lecture jumelée (un lecteur habile avec un lecteur moins habile)
• Lecture interactive réalisée par l’enseignant
• Lecture à relais
• Lecture quotidienne de l’enseignante
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Périodes thématiques de lecture

J’ai également mis en place des périodes thématiques de lecture. Les élèves étaient invités à apporter des accessoires de la maison selon le thème exploité. Par exemple, si le thème portait sur la plage, les enfants pouvaient apporter une serviette de plage, un chapeau et des lunettes de soleil.

Voici des exemples des thèmes exploités :

• Au camping (lampe de poche, sac de couchage)
• À la plage (serviette de plage, lunette de soleil, chapeau)
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Écriture

Les élèves ont été amenés à écrire une lettre au gros monstre pour se présenter. Tout au long de mon projet, j’ai également utilisé les thèmes exploités dans les albums jeunesse que nous avions lus en classe, dans le sens où je demandais souvent aux enfants d’écrire quelques phrases ou un court texte sur le thème en question.

 

Travail sur les mots d’orthographe

Enfin, dans le but d’améliorer l’écriture des enfants, je voulais instaurer en classe des moments précis pour travailler sur les mots orthographiques de la semaine. Bien qu’ils étaient toujours présentés au début de la semaine en fonction des sons qu’ils contenaient ou bien de leurs difficultés, je désirais que les enfants puissent les travailler davantage, et ce, de façon plus intéressante que la simple utilisation du papier et du crayon. Ainsi, chaque semaine, les élèves devaient s’inscrire à un nouvel atelier.

Voici certaines des méthodes utilisées :

• Écrire sur des petits tableaux effaçables
• Écrire dans des assiettes
• Écrire sur des CD de musique
• Écrire sur des tableaux d’ardoise
• Écrire avec des crayons à odeur
• Écrire avec des crayons brillants
• Écrire avec des lettres en mousse à déplacer
• Écrire avec des lettres magnétiques sur un tableau aimanté
• Écrire les mots sur des « post-it »
• Écrire les mots sur des bâtonnets de bois
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Nature des traces :

Pour ce qui est des traces du projet, elles se résument principalement à des photos que j’ai prises lorsque les élèves étaient en action que ce soit lors des moments de lecture ou d’écriture. J’ai également en ma possession les lettres envoyées chaque semaine de la part du gros monstre. Pour ce qui est des traces concernant l’écriture des élèves, celles-ci se retrouvent dans leur cahier personnel d’écriture.

 

Observations saillantes :

De façon générale, mon projet s’est déroulé comme je l’avais prévu à l’exception près de quelques petits ajustements que j’ai faits. À titre d’exemple, je voulais, à la base, faire la lecture d’un album aux élèves quotidiennement. Toutefois, étant donné que nous avions beaucoup de notions à voir et que nous étions souvent serrés dans le temps, j’ai dû réduire ces moments de lecture à environ trois par semaine.

 Finalement, je dirais que mon projet a augmenté la motivation des élèves face à la lecture et à l’écriture. Effectivement, j’ai constaté que les enfants devenaient de plus en plus motivés et engagés face aux tâches qui leur étaient proposées en français. Par exemple, ils avaient toujours hâte de s’inscrire à un nouvel atelier pour travailler les mots de vocabulaire ou ils me demandaient constamment quand était la prochaine période de lecture. Certains m’ont même mentionné qu’ils trouvaient amusant d’apprendre tout en ayant du plaisir.

Concernant le volet lecture, chaque semaine les enfants attendaient avec impatience le moment de la semaine où nous allions recevoir de nouveaux livres dans la valise de lecture de la part du gros monstre. Ils étaient vraiment intéressés et intrigués. Je considérais que cette procédure était très intéressante pour les enfants dans le sens où la promotion de la lecture était réalisée par l’entremise d’un personnage mystérieux. D’ailleurs, graduellement j’ai vu les habitudes de lecture des élèves changer, et ce, de façon positive. Effectivement, les nouveaux livres dans la bibliothèque de classe étaient très attrayants ce qui incitait les enfants à les consulter. Finalement, les moments de lecture thématiques ont suscité des réactions très positives de la part des élèves. C’était très beau de les voir à l’œuvre.