J'ai effectué mon stage dans une classe de première année composée de 20 élèves, dont 10 garçons et 10 filles. J'ai pu observer différentes problématiques, plus particulièrement en écriture, qui m'ont permis de développer mon projet d'intervention en contexte. Mes observations m'ont fait comprendre que les élèves de mon groupe sont à différents stades en écriture et que certains d'entre eux ont peu d'idées lorsque vient le temps de se mettre à la tâche. Effectivement, nous avons élaboré un tableau des défis en écriture ce qui me permet d'observer que des élèves sont en grande difficulté, donc qu'ils ont besoin de soutien pour ce qui est de comprendre la phrase de base, l'espace entre les mots, les sons dans les mots. D'un autre côté, d'autres élèves sont très forts et ont besoin d'aller plus loin, par exemple en ajoutant des adjectifs dans leurs phrases ou encore des groupes complément. La majorité des élèves ont besoin d'images et d'éléments déclencheurs afin de les aider à inventer une phrase. Ce ne sont que les élèves plus forts qui se lancent et inventent une phrase en se basant sur leur imagination. J'ai remarqué chez certains élèves un besoin de motivation et un besoin d'être actifs et impliqués dans leurs apprentissages. Le fait d'avoir une classe où les niveaux de performance des élèves sont très divergents demande à l'enseignante de varier son style d'enseignement et de faire de la différenciation. Je remarque que mes élèves ont un grand intérêt pour les nouveaux apprentissages. Étant donné qu'ils sont en première année, la lecture et l'écriture prennent une grande place dans les apprentissages quotidiens et ils aiment pouvoir aller plus loin que ce que nous leur demandons. Ils aiment aussi tout ce qui se rattache à l'imaginaire et ils sont captivés lorsque nous leur racontons des histoires.
Après avoir réfléchi longuement, j'ai compris que mon PIC devait être en lien avec la plus grande difficulté des élèves de mon groupe, soit l'écriture, car c'est lorsqu'ils font de l'écriture que l'enseignante doit le plus différencier son enseignement. Je voulais aussi que mon projet rattache les particularités de mon groupe ainsi que leurs intérêts, c'est-à-dire des activités qui suscitent l'imaginaire où ils sont impliqués et actifs dans leurs apprentissages et où mon enseignement sera optimal dans la différenciation. J'ai alors pensé faire de la correspondance avec un lapin nommé Félix. Ce lapin était magique, puisque le jour il était un toutou, mais la nuit il devenait vivant et c'est pour cette raison qu'il pouvait nous écrire. Mon projet s'est déroulé vers la fin novembre et début décembre, donc nous étions dans l'ambiance de Noël. Autour de cette correspondance, je proposais aux élèves plusieurs activités complémentaires qui leur permettait d'écrire et de préparer la visite de Félix dans notre classe. Les activités offraient un contexte d'écriture motivant et permettant aux élèves d'être réellement lus.
Tout d'abord, j'ai installé une boîte aux lettres devant la classe afin de susciter la curiosité des élèves. Je leur ai mentionné que nous avions reçu du courrier et je leur ai lu la première lettre envoyée par Félix. Dans cette lettre, il se présentait et nous expliquait pourquoi il était magique. Il nous demandait ensuite de nous présenter sous forme de lettre, donc chaque élève a rédigé sa lettre de présentation pour Félix et nous les avons déposées dans la boîte aux lettres. Félix nous répondait à chaque jour. Étant donné que sa passion était de voyager, ses lettres nous permettaient d'en apprendre davantage sur différents pays qu'il avait visité et sur la façon de fêter Noël dans chacun des pays. Chaque élève lui a répondu en lui expliquant leur propre façon de vivre Noël en utilisant un abécédaire personnel comportant plusieurs mots de Noël que nous avions ressortis préalablement tous ensemble. Comme Félix n'avait jamais encore voyagé au Québec, il voulait venir nous rencontrer. Pour ce faire, nous lui avons envoyé une vidéo pour lui expliquer la température d'ici et nous lui avons composé un conte de Noël en collectif afin de pouvoir lui lire lors de sa visite. Entre chaque activité, il y avait des périodes d'enseignement des notions nécessaires à la réalisation de chaque étape, par exemple : comment écrire une lettre, qu'est-ce qu'un conte, où se situe chacun des pays présentés par Félix. Pour conclure le projet, nous sommes allés dans une autre classe de première année afin de leur expliquer notre projet et nous leur avons lu notre conte de Noël inventé en collectif. Les élèves étaient vraiment fiers du travail qu'ils avaient fait et qui leur demandait des efforts sur une longue période.
Je remarque à travers le processus du projet et les traces collectées que lorsqu'il y a un réel contexte d'écriture qui permet de susciter l'intérêt de la majorité des élèves dans la classe, on peut voir que les élèves s'impliquent naturellement dans la tâche et en retirent du plaisir à écrire. Je remarque aussi que lorsque le contexte d'écriture permet aux élèves d'être lus et appréciés par la suite par un public ou par un lecteur, on peut voir que les élèves ont un intérêt à bien faire les choses et à s'appliquer pour donner le meilleur d'eux-mêmes. J'ai pu voir de grandes améliorations au niveau des idées et de la structuration des phrases. J'ai aussi observé que les élèves voulaient dépasser mes attentes et étaient tellement motivés par le projet qu'ils ont même écrit d'autres lettres à Félix à la maison avec leurs parents. Comme quoi l'important est la présentation du projet et le fait de saisir des opportunités selon les intérêts des élèves qui forment notre classe.
Fichier attaché | Taille |
---|---|
boite_aux_lettres.jpg | 292.9 Ko |
lettres_ecrites_par_les_eleves.jpg | 309.42 Ko |
abecedaire_personnel_de_noel.jpg | 326.82 Ko |
notre_conte_de_noel_invente_en_collectif.jpg | 259.61 Ko |
le_lapin_magique_nomme_felix.jpg | 222.4 Ko |