Difficultés observées chez les élèves
Dès les premières pratiques et évaluations de lecture, j’ai rapidement remarqué que les élèves de ma classe de stage présentaient des difficultés prononcées en compréhension de lecture. C’est en raison de ces difficultés que j’ai retenu la compétence de la compréhension en lecture pour mon projet d’intervention en contexte. Dans la mise en place de mon projet, j’ai réalisé que la compréhension de lecture englobe plusieurs facteurs et qu’il serait difficile de tous les travailler pendant les quelques semaines dont je disposais. Je me suis donc intéressée aux questions qui ont causé des difficultés à tous les élèves : les questions de type « réagir au texte ». En effet, dans une évaluation, plus de la moitié des élèves n’ont pas réussi la question de réaction au texte. Les élèves sont portés à chercher les réponses dans le texte, alors que pour ce type de questions, ils doivent justifier leurs choix en se basant sur le texte et sur leurs impressions personnelles. L’intention d’apprentissage de mon projet vise donc à développer les capacités des élèves à réagir à un texte et à les outiller afin qu’ils apportent une justification pertinente à leurs propos.
J’ai donc d’abord travailler l’aspect réagir à l’aide de chansons. Les élèves devaient m’expliquer pourquoi ils aimaient ou non la chanson en se basant sur leurs impressions et leur vécu, tout en se référant à des éléments de la chanson : rythme, parole, souvenirs, etc. Cet exercice a été très apprécié et bien réussi par les élèves. Il est très intéressant de travailler avec des chansons parce qu’elles évoquent souvent des émotions et des souvenirs aux élèves. De plus, ils ne peuvent pas chercher de réponses dans la chanson en tant que telle. C’est ainsi que j’ai établi un lien avec les questions réagir en lecture. J’ai travaillé cet aspect avec la littérature jeunesse, qui était déjà très présente dans la classe. Après avoir lu un album, je posais des questions en réaction au texte sous forme de discussion en grand groupe. Je modélisais des exemples de réponses et j’aidais les élèves à préciser leurs idées. J’ai aussi fait du travail en sous-groupe afin de favoriser la participation de tous. Ma principale intervention lors de ces discussions était de reformuler les propos des élèves et de les questionner afin que leurs réponses soient bien complètes. Ma plus grande constatation lors de ce projet est que la modélisation et la pratique soutenue sont des pratiques gagnantes en lecture. Il est impossible de penser que la compréhension de texte va de soi : elle est un apprentissage.
Nature des traces disponibles
Les traces que j’ai recueillies sont des traces écrites. J’ai conservé les premières évaluations de lecture des élèves afin de pouvoir observer leur compétence initiale pour ce qui est de « réagir » au texte. Ensuite, pour chacune des activités réalisées en classe, j’ai demandé aux élèves de noter leurs réponses sur une feuille afin de pouvoir conserver des traces de leur évolution. Pour les activités qui se faisaient sous forme de discussion, comme pour les chansons, j’ai consigné moi-même les questions que je posais et certaines réponses des élèves. Aussi, afin de voir l’impact à long terme, il serait possible de retourner à mon école de stage afin d’observer des évaluations de lecture récentes.
Observations à travers des traces collectées
Pendant la réalisation de mes activités en classe, j’ai pu observer et constater une belle évolution chez les élèves. La plupart d’entre eux ne savaient tout simplement pas comment répondre à des questions de réaction à un texte. Aux questions « As-tu aimé cette histoire? Pourquoi? », les élèves répondaient souvent « Oui, parce que c’était le fun. » Ils manquaient de ressources. En modélisant comment faire et en les guidant, leurs réponses sont désormais beaucoup plus complètes. Dans les dernières traces collectées, j’ai remarqué que plusieurs font maintenant des liens avec leurs expériences personnelles et leurs goûts. Leurs réponses sont également plus développées. Auparavant, les élèves répondaient avec 3 ou 4 mots alors que maintenant, ils font des phrases.