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La période Franco-Coco est une adaptation des « 5 au quotidien » fondés par Gail Boushey et Joan Moser. Cette méthode propose un temps prévu à l’horaire pour la lecture et l’écriture quotidiennement. Il permet à l’enseignante de faire des mini-leçons, comme différentes stratégies de lecture, et de les mettre directement en application. Les composantes des 5 au quotidien sont implantées l’une après l’autre en commençant par la lecture à soi, la lecture en dyade, étude de mots, écoute de la lecture et écriture spontanée. Le tout prend un certain temps puisqu’il faut prendre le temps d’instaurer chacune des composantes, et ce, en suivant les dix étapes vers l’autonomie. (Boushey & Moser, 2009)

 

Les 10 étapes vers l’autonomie (pour améliorer la mémoire) (Boushey & Moser, 2009)

1- Nommer la notion à enseigner.

2- Communiquer l'intention et l'urgence d'apprendre.

3-Dresser un tableau des comportements à acquérir.

4- Modeler les comportements à acquérir.

5- Modeler les comportements à éviter, puis modeler à nouveau les comportements à acquérir.

6-Installer les élèves à divers endroits dans la classe.

7- Développer la résistance au travail, le temps de résistance des élèves.

8- Éviter d'intervenir.

9-Donner le signal de rassemblement

10- Procéder au bilan collectif.

Mon projet d’intervention en contexte consiste en une version modifiée des 5 au quotidien, puisqu’il y aura 3 composantes par jour, et ce, 3 ou 4 fois par semaine. En effet, le contexte de classe et les préférences de mon enseignante imposent certaines contraintes auxquelles je m’ajusterai. Afin de rendre cette période plus intéressante pour les élèves, une mascotte nous accompagne durant toutes les périodes et nous observe lorsque nous travaillons fort.

Observations du contexte et intentions d’interventions

Je fais mon stage IV à l’école primaire Sainte-Odile dans le quartier Limoilou en première année. Mon école accueille une communauté d’élèves défavorisée (9/10 sur l’échelle de défavorisation) et multiculturelle. Cette particularité de mon milieu révèle dans plusieurs cas des parents qui ne parlent pas français et des parents peu investis dans l’éducation scolaire de leurs enfants. Cela implique donc que l’on ne peut pas se fier sur la collaboration des parents de tous les élèves pour lire un livre de lecture tous les soirs. S’en découle la nécessité d’offrir les mêmes chances de réussite à chacun des élèves peu importe leur contexte familial. La première année est une étape charnière dans le domaine du français, où l’ont solidifie les bases qui serviront à construire le grand édifice de tous les apprentissages. Alors, le temps réservé à la lecture dans la classe était nettement insuffisant et je me devais de remédier aux inégalités sociales qui se creusaient entre mes élèves (déjà). De plus, en début de première année, les élèves, ne sachant pas encore lire, dépendent beaucoup de l’enseignante qui doit expliquer chacune des activités avant de mettre les élèves à la tache. Ainsi, le niveau d’autonomie est faible et l’enseignant manque de temps pour effectuer des interventions différenciées en sous-groupe, faire des évaluations individuelles et aider des élèves en grandes difficultés.

À la lumière de ces différents constats, je me suis donc tournée vers les 5 au quotidien comme une approche optimale à mettre à l’épreuve dans ma classe. Ayant déjà observé cette méthode dans plusieurs classes de deuxième année, je me suis informée à la conseillère pédagogique de mon école sur la possibilité d’implantation dans une classe de première année. J’ai alors eu la confirmation qu’il était très possible de mettre en place les 5 au quotidien dans ma classe. De plus, par souci de différenciation, cette approche propose une heure par jour, quelques fois par semaine, où les élèves sont affairés de manière autonome et où l’enseignante n’exerce plus un rôle de leader, mais bien de facilitateur. (Boushey & Moser, 2009) Certes, les points avantageux des 5 au quotidien sont nombreux. Tout en développant la motivation des élèves pour la lecture et l’écriture et en permettant de prendre un temps plusieurs fois par semaine pour perfectionner leur talent de lecteurs et de scripteurs, cette période permet le développement de compétences essentielles telles que l’autonomie. (Boushey & Moser, 2009) Les 5 au quotidien permettent des moments d’apprentissage autonomes et riches, tout en améliorant l’estime de soi des enfants.

 

De plus, la recherche démontre clairement que l’écriture et la lecture quotidienne changent la relation qu’ont les élèves avec cette tâche. De plus, les cours  «  Premiers apprentissages du français oral et écrit » et « Apprentissage du français oral et écrit au premier et au deuxième cycle » nous indiquent que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture se renforcent mutuellement. Plusieurs recherches ont démontrés ce constat. La lecture peut aider à trouver des idées, à enrichir le vocabulaire et le style, à s’approprier les structures textuelles alors qu’écrire peut aider à comprendre le travail des auteurs et peut inciter à lire dans le but de repérer comment les textes sont construits  (Giguère, Giasson, Simard, 2002). De plus, Sirois et Boisclair(2007), stipule que « les tentatives de l’enfant, si variées soient-elles, pour conceptualiser le système alphabétique par l’intermédiaire des écritures spontanées sont encouragées. » L’écriture spontanée est en ce sens une voie vers l’écriture alphabétique.

La nature des traces qui sont disponibles

Les élèves ont écrit tout au long de la mise en place du PIC, les cahiers d'écriture des élèves. La progression de la résistance des périodes Franco-Coco pendant les premières périodes est également disponible. Le matériel qui est nécessaire à la réalisation de la période hebdomadaire de Franco-Coco. Entretien de lecture noté et observations consignées. 

Les observations saillantes à travers les traces collectées

Les élèves se sont améliorés en écrit tant en calligraphie qu'en pertinence de contenu et en complexité de phrases. Les élèves ont également gagné en autonomie puisque la routine était bien installée, ce qui a permis de travailler fort leur résistance à l'effort. Ils se sont améliorés passant de 3 minutes de lecture (très difficile au début) à 10 minutes(les élèves sont concentrés et participent activement à la lecture). Le même processus s'est dégagé à travers l'implantation de l'écriture, mais puisque la première composante suivait la même procédure, la résistance des élèves s'était déjà améliorée et le temps d'adaptation a été beaucoup plus court (4 périodes pour atteindre le 10 minutes en écriture contre 10 périodes pour atteindre le 10 minutes en lecture). L'amélioration en lecture est également très marquée et les élèves sont fières d'eux, ils réalisent le plaisir de lire et d'écrire par le fait même. Les élèves ont développé de la fluidité en lecture et ont appris à utiliser les stratégies efficaces proposées pendant les mini-leçons. 

 

Cohorte