La classe dans laquelle j’ai effectué mon stage final était une classe de 5e année à l’école de la Saumonière. Dans celle-ci, il y avait 26 élèves dont deux qui avaient un trouble de comportement. C’est ce dernier point qui a attiré mon attention puisqu’un de ces deux élèves avait une grande difficulté à se mettre à la tâche. Ceci était ma problématique de départ, car environ une semaine sur deux, il lui arrivait de ne pas être motivé et de ne pas faire le travail demandé le lundi matin. Dans la classe, il y avait en place le système « temps perdu, temps repris ». Pour l’élève en question, le fait de perdre l’accès à son temps libre dès le début de la semaine le démotivait et le décourageait encore plus. En effet, selon lui, une fois qu’il ne pouvait plus avoir cette période de jeux du vendredi, il n’avait plus de raison de travailler. Cela l’amenait à avoir des propos désobligeants à son égard. Par ailleurs, il m’avait déjà mentionné qu’il se sentait bien lorsque qu’il pouvait dessiner et ce fait était observable puisqu’il saisissait ses crayons dès qu’il en avait la possibilité et ne portait plus attention aux autres.
J’ai donc pensé à mettre en place, pour les trois semaines de prises en charge, un système personnalisé en fonction de ses besoins et de ses intérêts dans le but de le motiver. Comme c’était plutôt irréaliste de penser qu’il pouvait faire le travail à la même vitesse que les autres puisqu’il ne se mettait pas à la tâche, j’ai collé une petite feuille sur le coin de son bureau qui lui était personnalisée. Le but était que dès qu’il se mettait à la tâche, il avait un point de ma part. Nous avions discuté ensemble que pour que cela soit valable, j’allais le féliciter au début quand je le voyais se mettre en action, mais qu’il devait continuer puisque son point serait remis seulement à la fin. Lorsqu’il allait avoir quinze points, il allait avoir droit à une routine (comme la routine du matin, de lecture ou d’écriture) changée en période de dessin. Cela consiste à une motivation extrinsèque, mais le but est d’en venir à ce qu’il voit qu’il est bon et capable et qu’il soit capable de tenir de beaux propos son égard et qu’il soit fier de lui (motivation intrinsèque). Au départ, je ciblais des tâches plus simples et plus courtes comme se mettre en action lors des routines, ranger son bureau et monter sa chaise en fin de journée, participer en classe, faire sa responsabilité, etc. Puis, les tâches ciblées devenaient plus grandes, mais le tout de manière proportionnelle. Il est important de savoir que nous avions pris un moment ensemble, la semaine avant la mise en œuvre de ce système, pour que je lui apporte le projet et que nous puissions trouver des moyens pour l’aider et des moyens pour moi. Parmi ces moyens, il avait nommé un environnement de travail propre (j’ai une trace de ce contrat).
Les résultats observés montrent que l’élève a eu accès à trois routines de dessin, c’est-à-dire une par semaine. Il faisait en moyenne quatre points par jour (en fonction des traces du petit gabarit sur son bureau que je prenais en photo à la fin de la journée). Il venait me voir pour me faire des pouces en l’air, pour me dire qu’il avait changé et qu’il était fier parce qu’il participait en classe et que son père était fier de lui également. Il était impliqué puisque s’il accomplissait une chose dont nous n’avions pas parlé, il venait me voir après et me demandait si cela comptait comme une tâche (propos que j’ai notés à titre de traces). À la fin du stage, il m'a écrit "Merci pour ce que tu as fait pour moi". Pour terminer, mon enseignante associée m'a mentionné qu'elle ferait tout ce qui est possible (malgré la pandémie) pour continuer de l'utiliser.
Fichier attaché | Taille |
---|---|
tableau_tache_demandee.png | 1.03 Mo |
tableau_a_la_suite_dune_journee_et_demie.png | 1020.64 Ko |
contrat_de_mise_a_la_tache_demandee.docx | 22.39 Ko |
contrat.jpg | 180.62 Ko |
tableau_apres_3_jours.png | 1.01 Mo |