Mes observations

Mon stage a eu lieu dans un milieu stimulant dans une classe de 3e année d’une école de la Commission scolaire de la Capitale. Dans la classe, la composition était de 9 garçons et 11 filles pour un total de 20 élèves. Mes observations, sur une période condensée, m’ont amenée à identifier un manque de persévérance et un désintérêt pour les projets de moyenne à grande envergure chez la majorité des élèves. Par ailleurs, j’ai aussi observé que la plupart des élèves voulaient toujours travailler avec les mêmes 2-3 élèves peu importe l’activité ou le projet en cours alors que certains élèves se retrouvaient toujours seuls.

Ma réflexion

Une intention pédagogique derrière le projet était de favoriser l’apprendre ensemble en créant des équipes de travail composées de deux élèves complémentaires. L’objectif ultime était, en plus de la création d’un conte, de motiver les élèves à persévérer lors d’un projet de moyenne à grande envergure. Pour ce faire, les équipes regroupaient en général un élève persévérant avec un élève moins persévérant, un élève fort en écriture avec un élève qui a une certaine difficulté à formuler ses idées, un élève plein d’idées avec un élève habile en correction, etc. Le tout se voulait profitable pour les deux élèves puisqu’ils pouvaient apprendre de l’autre, que ce soit à propos de l’organisation des idées, de la créativité, de la persévérance ou de la méthode de correction par exemple.

Les étapes du projet

Du point de vue de l’apprendre ensemble, j’ai voulu donner une structure solide au projet en planifiant plusieurs étapes. Au début, nous avons lu cinq contes différents pour identifier à chaque fois la structure récurrente du conte. Ensuite, nous avons regardé de façon plus formelle les cinq étapes du récit à partir d’affiches que j’ai créées. Après cela, j’ai annoncé aux élèves que j’avais déjà formé les équipes et les élèves ont pu commencer l’écriture de leur conte. Cette étape en particulier s’est étendue sur deux semaines à raison d’une période par jour, voire même pendant 3 semaines pour quelques équipes. Les élèves devaient composer la partie du conte correspondant à une étape du récit seulement avant de venir se faire vérifier par l’enseignante. Pour pouvoir continuer l’écriture, ils devaient démontrer que leur code de correction était complété pour cette partie. L’idée derrière cette consigne était d’éviter que les élèves ne se découragent à la fin en corrigeant tout d’un coup. Après la composition en équipe, les élèves devaient recopier individuellement leur conte au propre pour que chaque élève puisse garder des traces du projet. Enfin, cette version finale a aussi permis aux élèves qui le désiraient d’aller lire leur conte dans une autre classe de l’école à l’approche de Noël.

Nature des traces disponibles

• plan d’écriture (1 par équipe de 2 élèves)
• brouillon (1 par équipe de 2 élèves)
• 5 affiches sur la structure du récit
• conte au propre (1 par élève)

Observations saillantes

Grâce aux traces, je peux confirmer que la phase de composition a été riche pour toutes les équipes considérant les forces et les faiblesses des élèves. En observant les plans d’écriture, j’ai pu confirmer que les élèves ont un bon potentiel pour composer un conte puisqu’ils ont plein d’idées riches et variées. Or, cela a renforcé l’hypothèse que c’est par la suite que les élèves se découragent la plupart du temps dans un projet de moyenne à grande envergure. Dans le contexte de ce projet, l’idée de jumeler les élèves était pertinente puisqu’ils se sont soutenus et motivés mutuellement. Évidemment, certains élèves sont naturellement plus persévérants que d’autres et ce n’est pas un projet qui va tout changer. Or, ce dernier a permis de démontrer aux élèves qui en ont le plus besoin qu’ils sont capables de persévérer, ce qui est fort positif et susceptible de renforcer leur motivation à persévérer. Du point de vue du conte, tous les élèves ont pu développer leur connaissance de la structure du récit et les affiches sont toujours visibles en classe.