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Le contexte

J'ai effectué mon stage en responsabilité dans une classe de préscolaire à l'école Guillaume-Mathieu. Il s'agissait d'un groupe (11 filles, 8 garçons) très intéressé par les apprentissages: ils étaient curieux, démontraient un grand intérêt pour la lecture, l'écriture et les mathématiques; ils étaient également très participatifs lors des causeries et des activités collectives. J'ai constaté un besoin au niveau des compétences langagières et des conventions de la langue. Bien que les élèves participaient activement, ils omettaient parfois certaines bases, comme attendre le tour de parole, éviter les répétitions, écouter les autres, etc. Certains élèves éprouvaient également une certaine gêne à l'idée de s'exprimer en groupe et ne levait jamais la main. 

Les interventions menées

Le but premier était donc d'améliorer globalement la compétence 4 des élèves, à savoir Communiquer en utilisant les ressources de la langue, ainsi que de leur permettre d'intégrer davantage les règles de la communication. Dans cet ordre d'idée, j'ai entrepris d'intégrer la philosophie pour enfants. De façon générale, on peut considérer les ateliers de philosophie comme des moments de discussion et d'échanges autour d'un thème ou d'une question précise. Au départ, ces séances devaient se dérouler chaque semaine. Or, par manque de temps, seulement deux séances ont pu être réalisées. Un échéancier sommaire a été pensé pour les premiers ateliers avec des thèmes choisis à l'avance. Cependant, au cours des semaines, les thèmes se seraient inspirés des besoins des élèves. 

Dans un premier temps, j'ai d'abord présenté ce qu'est la philosophie pour enfants aux élèves: une discussion, tel que décrit plus haut. Nous avons élaboré des règles de vie et nous avons également choisi une méthode de retour au calme à faire avant chaque séance. Je leur ai également présenté Philo, un chien en peluche mis à disposition des élèves plus timides (ils avaient donc la possibilité de regarder Philo en partageant leurs idées). J'ai conclu cette introduction en leur présentant une petite vidéo explicative (https://www.youtube.com/watch?v=MXOCt0hHT2w). 

Lors de la première séance, au début du mois de novembre, la discussion s'est articulée autour du thème de la peur, comme nous avions travaillé les émotions le mois précédent. Tous assis en cercle au tapis, j'ai lu l'album jeunesse «Qui a peur du renard dans la nuit noire?» et j'ai donné aux élèves comme mission de trouver le grand sujet de l'histoire, le thème. Or, cette séance s'est avérée beaucoup trop longue: tous les élèves tenaient à s'exprimer et leurs interventions étaient beaucoup plus des rappels de récits qu'un partage d'opinions. Il m'a fallu adapter ma vision de la philosophie pour enfants. 

Lors de la seconde séance, un mois plus tard, j'ai délaissé la littérature jeunesse pour une courte vidéo sur l'altruisme (https://www.youtube.com/watch?v=wOMv2LBZg8I). Après un premier visionnement, les élèves ont dû m'expliquer ce qu'il se passait, ce qu'ils avaient compris et retenu de la vidéo. Ils se sont entendus pour dire qu'au départ, l'homme ne faisait rien et que son inaction entraînait des conséquences non seulement pour les gens autour de lui, mais pour lui-même comme il semblait plus triste. Je leur ai ensuite demandé de cibler un bon geste et une «occasion manquée» lors du deuxième visionnement. En dyade, les élèves ont dessiné les deux gestes. Ils ont dû se partager le travail et s'entendre sur le geste à représenter. Pour finir, chaque équipe a présenté son travail au reste de la classe. Pour conclure cette séance, nous nous sommes questionnés sur des gestes que nous pouvions poser à la maison ou à l'école pour aider les autres.

Les résultats

Pendant cette seconde séance, les élèves se sont montrés beaucoup plus intéressés et à l'écoute des autres. Ils étaient plus actifs et différentes tâches leur étaient confiées: l'approche leur convenait mieux. Comme mentionné plus haut, les séances ont été peu nombreuses et n'ont pas permis d'observer de réels changements permanents. Néanmoins, la différence marquée entre les deux séances me laisse croire que si le projet avait été maintenu et répété plus fréquemment, les élèves auraient fait de grands progrès. Dès la seconde séance, les élèves prêtaient davantage attention aux interventions des autres élèves, plusieurs se disaient en accord avec d'autres enfants.

Les traces disponibles

Les deux séances ont été filmées dans le cadre des captations vidéo du stage IV. 

Cohorte