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jan 19 2017

Résumé :

Lors de ce projet d’intervention en contexte, j’ai choisi d’instaurer des centres mathématiques dans le but de favoriser l’apprentissage par la coopération entre les élèves de la classe. Sous forme de jeux, les enfants sont donc amenés à manipuler du matériel, à découvrir et à comprendre des notions mathématiques en interaction avec leur coéquipier.

Caractéristiques de mon contexte d’enseignement :

J’ai effectué mon stage IV dans un milieu où l’on peut observer une grande diversité culturelle. Environ le 1/4 des élèves de cette école sont allophones et sont d’origine d’une vingtaine d’ethnies différentes. L’indice de milieu socioéconomique se situe au rang 10, ce qui représente une concentration élevée d’élèves vivant dans un contexte familial limité en ressources économiques et culturelles.

Caractéristiques des élèves dont j’ai la responsabilité :

J’ai effectué le dernier stage de ma formation dans une classe de première année composée de 16 élèves, dont 4 garçons et 12 filles. La majorité de ces élèves ont un certain intérêt pour les apprentissages, mais comme ils sont jeunes, j’observe facilement une saturation lors des travaux plus « formels ». De plus, la moitié des élèves de la classe sont immigrants, ce qui fait qu’environ le 1/4 des élèves de cette classe a des difficultés à communiquer et à comprendre la langue française. Certains des enfants ont, entre autres, des difficultés de motricité fine. Sur 16 élèves, il y en a 3 qui sont suivis par l’orthopédagogue, 2 élèves qui sont suivis par l’orthophoniste, 3 élèves qui sont vus en francisation (dont un élève récemment arrivé de la Syrie qui ne parle pas du tout français) et 4 élèves qui sont vus par la MACC (aide individuelle). Mis à part cela, il y a 2 élèves en trouble du comportement (code 12), qui ont de la difficulté, entre autres, dans leurs relations avec les pairs. Finalement, il y a 1 élève en trouble de l’opposition, 2 élèves qui ont redoublé et 2 élèves qui ont un diagnostic de TDAH.

La réflexion qui a conduit à mettre en œuvre un projet d’intervention :

La multitude de différences entre les élèves de cette classe apporte un grand défi en matière de différenciation. Certains ne parlent pas français, d’autres ont des difficultés avec leurs relations sociales et d’autres ont des difficultés d’apprentissage. Je cherchais donc un projet qui amènerait ces enfants de première année à coopérer, dans le but de les amener à s’entraider à travers les différentes problématiques qu’ils vivent au quotidien. Cependant, pour que les enfants participent activement aux différentes activités, ils doivent en retirer du plaisir. C’est donc pour cette raison que j’ai choisi de travailler la coopération sous forme de jeux mathématiques. Avec les centres mathématiques, les enfants exercent leur capacité à se placer dans un esprit de collaboration, pour travailler ensemble dans le but de développer des valeurs d’entraide, d’ouverture, de solidarité, d’équité et de respect. Ils manipulent du matériel, ce qui est essentiel pour des élèves de 1re année qui apprennent la base des mathématiques, et ils peuvent, par le fait même, travailler différentes problématiques, que ce soit la résolution de conflits, la capacité à communiquer en français et l’apprentissage des concepts mathématiques proposés.

La nature des traces qui sont disponibles :

Durant ce stage, j’ai noté des observations dans un cahier. Avant d’avoir instauré les centres mathématiques et au fil des semaines, j’écrivais des informations relatives au déroulement. À chaque fois que j’ai effectué des centres mathématiques, j’ai écrit mes observations, dans le but de pouvoir effectuer des corrélations avec mon projet. De plus, j’ai pris des photos pour pouvoir présenter de manière plus concrète le fonctionnement de ces centres. J’ai aussi du matériel et des jeux que j’ai créés pour les élèves.

Les observations saillantes à travers les traces collectées :

Au début de l’année scolaire, il n’y avait pas beaucoup d’interactions positives entre les élèves de la classe. Ceux qui ne parlaient pas français ne communiquaient pas régulièrement avec les autres enfants et ceux qui ont des troubles du comportement se retrouvaient souvent en conflit avec leurs pairs. Lorsque je leur ai parlé des centres mathématiques, ils étaient emballés à l’idée de faire des jeux mathématiques en équipes. Au début du projet, ce n’était pas facile. Malgré la modélisation des comportements à adopter, des règles et des jeux, il y avait beaucoup de conflits. Au fil des semaines, les élèves comprenaient davantage les comportements souhaités et ils développaient des stratégies pour y parvenir. Je commençais à voir que certains faisaient des compromis et que d’autres trouvaient des jeux comme « roche, papier, ciseaux » pour être équitable les uns envers les autres. Certains élèves faisaient des mimes et modélisaient les règles aux enfants qui ne parlaient pas le français. L’un d’entre eux parlait bien l’anglais et traduisait dans cette langue à une élève du Pakistan qui pouvait comprendre l’anglais. Il est certain que la coopération se développe avec le temps et que les centres mathématiques ont aidé les élèves à acquérir des comportements propices à une bonne collaboration. Cela dit, je ne peux pas dire que tout a changé, mais il y a certainement eu une amélioration dans la gestion des conflits et dans la communication entre les élèves de cette classe.

Cohorte