Description du projet, des réflexions et des observations du contexte 

Au début de l’année scolaire, j’ai découvert une classe énergique au grand besoin de parler et de participer. J’ai remarqué aussi un léger manque de débrouillardise et de confiance chez la majorité des élèves. Ils apprenaient certaines stratégies mécaniquement dans leur Tam Tam, sans en saisir le sens et les fondements. Ils appliquaient une recette toute faite, sans réfléchir aux éléments qui faisaient qu’elle fonctionnait. Ces éléments étaient spécifiés à l’oral, mais semblaient ne pas faire de sens pour les élèves, puisqu’ils étaient davantage en mode écoute qu’en mode action. Or, action et compréhension sont liés. De ce fait, plusieurs élèves figaient devant une tâche qui différait de celle de leur cahier d’exercices habituel, oubliait de lire les consignes ou levaient la main avant même les avoir lues en prétextant ne rien comprendre.

C’est dans cette perspective que j’ai eu envie d’apprendre aux élèves à être les principaux maîtres de leurs apprentissages et à savoir les mettre en œuvre dans toutes sortes de contextes. Je voulais qu’ils se sentent impliqués et responsables : qu’ils se sentent plus concernés par leur réussite et par les moyens à prendre pour l’atteindre. J’ai eu envie de les mobiliser et motiver davantage à travers des ateliers de consolidation en mathématique. Mon enseignante associée me mentionnait aussi manquer de temps pour travailler les concepts avec ses élèves sous forme de manipulations, mais avoir un grand intérêt à le faire depuis quelques années.

Ainsi, dans le cadre des ateliers que j’ai mis en place, les élèves devaient appliquer la matière vue et pratiquée dans les semaines précédentes. Ils étaient amenés à trouver de nouvelles stratégies, apprendre de celles des autres, s’entraider et comprendre l’importance des notions apprises. Ils pouvaient ensuite les réinvestir dans leurs évaluations futures ou leur quotidien en général. Ces ateliers avaient lieu durant la semaine de l’examen, pour viser à la fois motivation, consolidation et révision avant l’évaluation. L’évaluation sommative elle-même nous montrait le niveau d’acquisition des savoirs des élèves.

Les ateliers de mathématiques ont eu lieu à deux reprises. Ils s’étendaient sur une période de 1h et comportaient cinq stations. Dix minutes étaient attribuées à chaque station où une notion était ciblée. Les élèves étaient placés en équipe de 4 ou 6 et se plaçaient en dyade à l’intérieur-même de leur équipe pour réaliser certains ateliers où c’était nécessaire. Ils étaient mis en action avec du matériel particulier et diverses mises en situation les touchant. Chaque station avait un mentor : un élève de 5ème année qui venait animer l’activité et corriger les élèves sur place ainsi que les éclairer sur certaines notions ou stratégies qu’ils utilisaient. Les élèves mentor ont adoré leur expérience et ce fut une belle collaboration entre les deux classes.

Les traces

Les traces disponibles sont de nature photographique ou sous forme de vidéo. J’ai des traces de mon matériel en PDF. J’ai également fait un enregistrement audio de mes impressions suite à ma première période d’ateliers pour améliorer la période suivante. J’ai gardé quelques traces écrites des élèves dans certains ateliers.

Les traces collectées m’ont permis de réaliser l’importance de l’implication des élèves dans les diverses tâches qui leur sont proposés. Leurs résultats aux évaluations furent plus élevés et ils ont mieux compris la matière. Leur motivation envers les activités de manipulation, de travail d’équipe et de résolution de problèmes les concernant les ont poussés à s’impliquer davantage dans les tâches proposées.