Contexte et réflexion

Pour ma part, j’ai effectué mon quatrième stage dans une classe préscolaire de 19 enfants de la région de Québec. L’école se situait dans un milieu socioéconomique assez favorisé et lorsque je suis arrivé dans cette classe de maternelle, je n’ai pas remarqué de problématiques évidentes tout de suite. Il m’a fallu quelque temps avant de déceler quel aspect devait être travaillé avec les élèves de la classe. J’ai remarqué que certains enfants préféraient jouer seuls et que plusieurs d’entre eux se joignaient souvent aux mêmes personnes. Ils entraient souvent en contact avec les mêmes personnes.

 

L’entrée à l’école est une étape importante dans la vie d’un enfant et elle n’est pas évidente pour tous. De plus pour certains, il s’agit même de la première fois qu’ils évoluent dans un groupe. Il faut leur faire prendre conscience de ce contexte et les amener à vivre dans ce milieu. C’est pour ces raisons que le vivre ensemble me semblait être l’élément à privilégier. Pour y parvenir, j’ai voulu développer un sentiment d’unité au sein du groupe et amener les élèves à acquérir les habiletés nécessaires pour coopérer.

 

Description du projet

Le projet consistait au développement de la valeur de coopération chez les enfants du préscolaire et s’étendait sur une durée de quatre semaines. Avant d’amorcer les activités principales du projet, j’ai filmé les enfants qui jouaient à un jeu coopératif avec le parachute. Le but était de réussir à garder le plus grand nombre de balles, le plus longtemps possible dans le parachute sans les faire tomber au sol et pour y parvenir, la coopération est primordiale. À la fin des quatre semaines, nous avons refait cette activité afin de voir clairement l’évolution des enfants et les habiletés coopératives développées.

En tant qu’amorce aux activités, j’ai inventé l’histoire d’un chevalier nommé Dunkey qui doit retrouver l’épée perdue de son roi et qui doit la lui ramener. À chaque semaine, le chevalier faisait face à un problème et pour le régler les enfants devaient participer à une activité coopérative. Ils étaient ainsi impliqués dans le récit et avaient l’impression d’avoir une influence sur la réussite du personnage.

À chacune des semaines, il y avait une habileté de coopération qui était mise en valeur. Cette dernière était mobilisée dans l’activité hebdomadaire. De plus, toutes les activités proposaient un mode de regroupement différent. Les élèves ont eu à travailler en dyade, puis en équipe de quatre personnes, avec la moitié du groupe et finalement en groupe classe.

De plus, la coopération était mise de l’avant également dans les ateliers et dans les autres activités de la classe.

 

Semaine 1 : Le parcours du chevalier

Habileté coopérative travaillée : L’entraide

En équipe de deux, les enfants devaient suivre un parcours moteur dans la classe. L’un d’entre eux avait les yeux bandés et l’autre personne devait lui donner des directives pour le guider. Que ce soit en lui tenant la main ou en lui indiquant le mouvement à faire, le premier enfant devait guider son camarade jusqu’à la fin du parcours. Une fois le parcours accompli, ils échangeaient les rôles.

 

Semaine 2 : Fabrication d’une armoirie (équipe de 4)

Habileté coopérative travaillée : Se mettre d’accord

En équipe de quatre, les enfants devaient se fabriquer des armoiries. À l’aide d’une feuille, ils devaient discuter et se mettre d’accord à propos de plusieurs éléments de leur emblème. Ils avaient à décider des emblèmes qui les représentaient, de leur disposition et des couleurs à utiliser. Une fois le consensus établi et l’approbation du roi obtenue, ils devaient fabriquer leur armoirie.

 

Semaine 3 : La récupération de ressources (demi-groupe)

Habileté coopérative travaillée : Encourager

Le groupe était divisé en deux. Les enfants étaient disposés en deux files parallèles. À chaque extrémité se trouvait deux bacs. Le premier était rempli d’objets précieux et le second était vite. Le but de l’activité était d’être la première équipe à avoir fait passer les objets d’un bac à l’autre en se les passant d’une personne à l’autre, à la manière de volontaires qui se passent un seau d’eau pour éteindre un feu. Tout au long de l’activité, les enfants devaient s’encourager et se donner des consignes, trucs et astuces entre eux.

 

Semaine 4 : Réaliser une fresque (groupe)

Habileté coopérative travaillée : Bien exercer son rôle

Afin de commémorer l’histoire vécue par le chevalier, les enfants de la classe avaient à fabriquer une fresque. Étant donné que le travail est colossal, il fallait se séparer les tâches. Avant d’entreprendre l’activité, j’ai présenté les trois rôles possibles (découpage, coloriage et collage). Ensuite, les élèves ont dû choisir un rôle précis qu’ils auraient à exercer tout au long de l’activité. Le nombre de places était limités pour chaque rôle a fait en sorte que certains élèves ont dû négocier entre eux. Ils avaient toutefois la possibilité d’échanger avec une autre personne après un certain laps de temps. Une fois que tout un chacun connaissait son rôle, les élèves se sont mis au travail afin de fabriquer une fresque.

 

Traces et observations

À la fin d’une activité, les élèves avaient à compléter une petite évaluation dans leur cahier d’apprentissage de la coopération. Ils avaient à se dessiner en train d’effectuer l’activité et ils devaient indiquer s’ils avaient trouvé l’activité facile ou non et s’ils l’avaient apprécié. Une fois le projet terminé, j’ai récupéré leur cahier et j’ai pu constater qu’ils avaient été, pour la plupart, très honnêtes dans la réalisation de leur auto-évaluation.

De plus, deux des activités comportaient une production artistique. Le résultat final est assez témoignant du niveau de coopération qui était présent au sein des équipes. J’ai également tenu un cahier d’observation afin de noter les comportements par rapport à l’habileté coopérative en valeur.

Comme je l’avais mentionné auparavant, nous avons joué à un jeu coopératif de parachute avant et après le projet. J’ai filmé ces moments et j’ai réalisé un montage vidéo qui témoigne clairement de l’évolution des enfants au cours des quatre semaines.