La classe de 2e année dans laquelle j'ai fait mon stage comporte 19 élèves, soit 11 garçons et 8 filles. Au début de l'année, j'avais observé que la motivation en lecture était moins présente chez la majorité d’entre eux, surtout pour les garçons. Pour moi, la situation était plutôt alarmante puisque les tâches demandées contiennent de plus en plus de lecture en 2e année. En effet, les élèves devraient faire des situations complexes en mathématique, des compréhensions de lecture plus longues, etc. Suite à ces observations, j’ai choisi de travailler cette problématique pour mon projet d’intervention en contexte.
En discutant avec mon enseignante associée, j’ai développé l’idée du combat des livres. Chaque semaine, deux albums jeunesses allaient s'affronter. Les élèves devraient les lires à différents moments, pour ensuite voter secrètement pour leur album coup de cœur. Le lundi matin suivant, l’album gagnant était dévoilé et les deux nouveaux livres en compétition pour la semaine étaient présentés. L’œuvre gagnante était donc utilisée pour faire de la lecture partagée enrichie, répartie sur environ 3 jours.
La lecture partagée enrichie se faisait en trois temps :
- Lecture plaisir : L’enseignante fait la lecture du livre sans faire interagir les élèves ou leur poser des questions. Elle leur laisse la chance d’apprécier l’œuvre. Par contre, elle n’oublie pas de mentionner des éléments importants tels que le titre, l’auteur, etc. De plus, elle explique les mots difficiles.
- Deuxième lecture avec erreurs volontaires de l’adulte : L’enseignante fait une deuxième lecture en faisant des erreurs volontaires. Par exemple, elle lit le titre en disant que c’est le nom de l’auteur. Elle peut aussi donner la définition d’un mot qu’elle a donnée précédemment en donnant une définition contraire.
- Activité d’écriture : L’enseignante prépare une courte activité d’écriture réinvestissant le thème de l’album ou un élément particulier ressortant de celui-ci.
La motivation n’étant pas concrètement évaluable, les observations que je fesais quant à l’implication des élèves dans les activités proposées me permettaient de constater s’ils étaient motivés ou non. De plus, dans les moments de lecture, je devais observer, sur une plus longue période, la relation que les élèves entretiennent à l’égard des livres. Étaient-ils sérieux dans leur lecture ? Prennaient-ils le temps de bien lire leur livre ? Pourquoi lisaient-ils un livre ? Par obligation ? Par choix ? Par plaisir ? Toutes ces questions me permettaient de mieux guider mes observations.
De plus, les moyens suivant s’ajoutaient aux modalités d’évaluation mentionnées :
- Observations : Lors de la lecture plaisir et de la lecture avec erreurs, je prenais des notes sur la façon dont les élèves réagissaient et sur ce qu’ils apportaient comme observations. Cela me permettait de comprendre et d’analyser leur niveau de compréhension face à l’œuvre.
- Activités d’écriture : Ces traces écrites me permettaient d’évaluer leur compréhension de l’album. De plus, la qualité de la production me permettait d’évaluer le sérieux qu’ils ont mis dans leur travail, donc la motivation qu’ils avaient à l’égard de l’activité.
Dans cette classe, l’évaluation continue est prônée. Le niveau de compréhension et de motivation de l’élève était donc évalué par rapport à tout ce qu’ils avaient accomplis dans la classe, et non seulement au niveau des activités papier/crayon ou d’évaluation.
Le projet a très bien fonctionné chez mes élèves. Mon objectif d'aller chercher les garçons par se projets fut réussis, puisqu'ils me demandaient souvent des nouveaux livres à ajouter au combat. Ils aimaient beaucoup le petit principe de compétition entre les albums et le vote secret. Ça ajoutait beaucoup de suspense à l'activité. Aussi, dans les activités d'écriture, puisque le sujet se rapprochait de leur lecture et de leur réalité, ils avaient beaucoup de chose à me raconter. Souvent, ils écrivaient au-delà des exigences attendues.