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Contexte :

J’ai effectué mon stage IV dans une classe de préscolaire dans le secteur du Lac-Saint-Charles, un milieu de classe moyenne. Ma classe était constituée de 18 élèves : 11 garçons et 7 filles. Dans les premières journées d’école, j’ai remarqué l’intérêt de certains enfants pour la lecture, par le biais des livres disponibles dans la classe et des lectures à voix haute. D’ailleurs, lorsque je faisais la lecture d’une histoire devant le groupe, je voyais qu’il y avait des élèves qui me regardaient avec des étoiles dans les yeux et d’autres pour qui mon histoire était peu intéressante. En me penchant davantage sur l’observation de mes élèves, j’ai constaté l’écart qui se créait déjà dans le groupe par rapport à l’éveil sur la lecture et l’écriture. Ainsi, avec mon projet d’intervention en contexte, je voulais reconnaitre le rôle essentiel de la maternelle dans l’émergence de l’écrit chez l’enfant. Cet apprentissage m’intéressait particulièrement, car il est très important pour la réussite scolaire de des élèves. Donc, au cours de mon stage, je tenais à poser un regard critique sur l’intérêt qu’ont les enfants pour la lecture et l’écriture et sur la prévention des difficultés dans leur cheminement scolaire. Pour ce faire, j’allais soutenir le processus de l’éveil de l’écrit en intégrant diverses activités dans ma pratique enseignante.

Description de mon PIC :

Afin de développer l’émergence de l’écrit chez mes élèves, j’ai décidé de leur proposer des activités variées et d’utiliser différentes approches. D’abord, j’ai réaménager et bonifier les différents coins de la classe afin de favoriser leur motivation à lire spontanément. Les coins lecture, écriture, construction et maison étaient modifiés de façon fréquente, de manière à ce que les élèves conservent leur intérêt pour ces endroits. Les différents coins étaient fréquentés lors des ateliers et des jeux libres. Parfois, j’imposais une contrainte ou une consigne, mais souvent, les actions étaient libres. Par exemple, dans le coin dinosaure, les élèves avaient accès à du matériel varié, dont un cahier d’observation de paléontologue. Ils pouvaient écrire de manière spontanée le nom des différents dinosaures qu’ils découvraient. Un autre exemple, dans le coin épicerie, les élèves devaient remplir une liste d’épicerie en regardant dans les différents circulaires mis à leur disposition et aller chercher les aliments au marché. Avec la présence de matériel lié au monde de l’écrit dans les aires des jeux symboliques, les élèves ont pu percevoir que la lecture et l’écriture sont des activités qui font partie du quotidien.

Ensuite, nous avons effectué de la correspondance avec écrite avec des enfants de maternelle provenant d’un autre pays. En fait, mon stage en Belgique m’a permis de prendre contact avec l’enseignante avec qui j’étais associée afin de réaliser ce projet. Les élèves ont communiqué ensemble à cinq reprises jusqu’à présent, puis nous avons terminé mon stage avec un Skype collectif. La correspondance a permis un éveil sur l’écrit de manière signifiante. D’une part, les enfants ont vécu des situations de communication réelles, par le biais de lettres écrites de manière collective et individuelle. D’une autre part, nous avons travaillé ensemble la structure d’un message ou d’une lettre (salutation, phrases complètes, questions pour relancer la discussion, signature) et la composition d’un message (reconnaissance de lettres et de mots, utilisation des sons pour former des mots, etc.). De plus, cette activité a permis  aux enfants d’assimiler des comportements de scripteurs, de percevoir une utilité de l’écriture dans la vie courante et de s’ouvrir sur le monde.

Aussi, dans une optique de collaboration avec mon enseignante-associée et de continuité du coin écriture, j’ai intégré dans la classe le carnet de l’écrivain. Chaque enfant a son carnet placé dans une pochette de plastique. Différents papiers, des crayons spéciaux, une charte des lettres de l’alphabet et d’autres éléments sont ajoutés au fil du temps. Mon enseignante-associée et moi-même voulions permettre aux enfants de faire leurs propres essais d’écriture, de façon volontaire et de manière personnelle. Parfois, je leur proposais des défis, comme écrire le nom de leur lutin. Par ce carnet d’écriture spontanée, les élèves développent leur écriture et découvrent, petit à petit, l’association de graphèmes et de phonèmes.

D’autres activités favorisant l’émergence de l’écrit ont été réalisées durant mon stage, comme l’autographe de la semaine ou d’autres principalement reliées à la littérature jeunesse. En fait, je m’intéresse grandement à la littérature jeunesse et j’avais envie de partager cette passion avec les élèves.  J’ai donc réalisé plusieurs activités, notamment d’arts, d’éthique ou encore des lectures interactives. De plus, chaque fois qu’un livre était lu au groupe, les élèves allaient ajouter une photo de celui-ci à notre arbre de lecture, qui grandit de plus en plus. De cette manière, les élèves peuvent voir la construction des connaissances par le développement de l’arbre. Je me suis grandement servies du livre 1001 activités autour du livre écrit par Philippe Brasseur dans mon stage, un vrai bijou pour l’enseignement avec la littérature!

Finalement, pour boucler la boucle de mon PIC, j’ai fait participer mes élèves à un projet qui me tenait à cœur et qui, par le fait même, leur permettait d’utiliser l’écrit avec une intention précise. En effet, les élèves se sont transformés en lutins et ont fait, avec mon aide, une collecte de jouets usagés dans la classe. Nous avons nettoyé, classé et emballé ces jouets pour les offrir aux familles dans le besoin du quartier. Par le fait même, les enfants ont écrit des souhaits de Noël dans des cartes qui étaient remises avec les cadeaux. Les élèves étaient très motivés à écrire leur message, le tout de manière spontanée.

Nature des traces disponibles :

Les traces que j’ai récoltées de mon projet sont principalement des observations et des écrits des élèves. L’observation est un outil très présent dans l’évaluation au préscolaire. À la fin de chaque journée, je prenais des notes sur le développement d’une compétence, voire d’une composante précise du programme, pour chacun des élèves. Cela m’a permis de voir l’évolution de chacun, considérant qu’ils ont tous un bagage différent de connaissances et habiletés. J’ai aussi des photos des différentes activités réalisées au fil des semaines.

Résultats :

J’ai été impressionnée par le cheminement de mes élèves au cours des derniers mois. En effet, l’ensemble des activités reliées à l’émergence de l’écrit a réellement porté fruit à la fin de la première étape. Plusieurs élèves ont développé un intérêt pour les livres, mais surtout un intérêt pour l’écriture. Par exemple, à la fin de mon stage, les enfants me demandaient spontanément de leur faire un livre en papier, qu’ils écrivaient toute la semaine pour ensuite le présenter aux autres amis. Aussi, les ateliers où il y avait de l’écriture étaient les plus appréciés des élèves. De manière plus concrète, ce sont les rencontres de parents qui ont confirmé ces résultats. Tous les parents, à l’exception d’un ou deux, m’ont dit que depuis l’entrée à l’école, leur enfant voulait sans cesse écrire et posait des questions sur l’écrit. Plusieurs m’ont mentionné que leur enfant leur lisait des livres à la maison et leur écrivait des messages de manière spontanée. Bref, j’en conclus que la maternelle a un rôle essentiel dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture et qu’il est possible de prévenir certaines difficultés qui pourraient se présenter au primaire en permettant aux élèves de développer des habiletés dès leur entrée à l’école.

Cohorte