Mon Pic consistait à encourager le développement de l’empathie chez mes élèves. En effet, j’ai observé un certain égocentrisme de leur part. La plupart ne semblait pas empathique, c’est-à-dire qu’ils ne semblent pas reconnaitre et comprendre les émotions des autres. Cela se manifeste par plusieurs comportements, principalement de la moquerie, des jugements infondés et des insultes. Au moins 85% de mes élèves avaient de la difficulté à comprendre que leurs comportements avaient des effets sur les autres. Je leur expliquais souvent que lorsqu’ils parlent en même temps que moi en classe, les autres élèves ne peuvent pas comprendre ce que je dis. Ce discours a un effet sur deux ou trois élèves, ils disent qu’ils ne devraient pas faire ça, alors que les autres recommencent à parler. Je voulais donc remédier à cette situation en apprenant aux élèves à se mettre à la place des autres. Cela devait avoir un effet sur les relations qu’ils entretenaient les uns avec les autres, mais également sur leur attitude en classe.
De plus, je souhaitais que les apprentissages soient signifiants et qu’ils expérimentent l’empathie plutôt que d’en parler. J’ai donc prévu deux approches. J’ai d’abord encouragé la lecture de romans. De ce fait, les élèves ont eu l’opportunité de s’imaginer dans la peau d’un personnage, d’observer ce qu’il pense et de constater que ses actions peuvent être différentes de celles qu’ils feraient. D’ailleurs, quoi de mieux pour se mettre dans la peau d’un personnage que la lecture d’un journal. Nous avons donc lu le journal d’Anne Frank dans le cadre d’un projet sur la Seconde Guerre mondiale. Ce fut ainsi que s’amorça le travail sur le développement de l’empathie de mes élèves. Le projet s’est poursuivi par des visites dans un centre pour personnes âgées qui est situé à proximité de l’école.
J’ai d’abord demandé aux élèves de décrire ce qu’ils ressentaient avant la visite au centre. Plusieurs disaient que cela les ennuyait, qu’ils allaient perdre leur temps et certains allaient jusqu’à dire que les personnes âgées étaient dégoutantes! Au retour de la première visite, il y avait déjà une grande évolution, tous les élèves avaient apprécié leur expérience et la plupart indiquaient qu’ils souhaitaient y retourner. Les enfants ont même déclaré qu’ils sentaient que leur visite avait fait du bien aux aînés, une belle preuve d’empathie! Les enfants ont dû noter leurs impressions ou en discuter avec les autres après chaque visite. Les questions qui leur étaient posées étaient les suivantes : « Quelles émotions as-tu ressenties ? », « Crois-tu que les ainés ont apprécié l’activité / notre visite ? Quels indices t’ont permis de le constater? » et « Qu’as-tu appris ? ». Les élèves ont également pu partager ce qu’ils ont ressenti avec les autres élèves. Nous avons fait quatre visites et ce projet s’est terminé par une activité spéciale avant le congé des fêtes : les élèves ont offert des présents et des cartes de souhaits qu’ils avaient préparé pour les ainés, certains avaient même une personne précise en tête lorsqu’ils ont préparé le cadeau. Par conséquent, je crois que l’activité a bien fonctionné : les élèves ont pu s’ouvrir à un groupe de personnes qui était différent et ils étaient capables de se mettre à leur place. Toutefois, j’avais espéré que cette nouvelle capacité à se mettre à la place des autres allait avoir un impact dans leur attitude en classe. Malheureusement, je n’ai pas observé de changement. Les élèves continuaient de faire des remarques désobligeantes et lorsque je leur faisais remarquer que leur comportement pouvait déranger d’autres élèves, cela ne les préoccupait toujours pas. Je crois qu’il était peut-être idéaliste de ma part d’espérer un changement radical dans le comportement de mes élèves, mais je suis persuadé qu’on a fait un pas dans la bonne direction.
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