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J’ai réalisé mon stage 4 dans une classe de 17 enfants au préscolaire 5 ans à l’école de l’Apprenti-Sage. L’école se situe au cœur d’un quartier résidentiel de l’arrondissement des Rivières. 

Dans ma classe de stage, j’ai observé que certains élèves vivaient beaucoup de conflits pendant les jeux libres et qu’ils avaient besoin de soutien de l’adulte pour les résoudre. J’ai également constaté que les élèves avaient besoin de rappels fréquents et de soutien pour le choix du matériel et les étapes de réalisation d’une activité dirigée. De plus, les élèves n’étaient pas en mesure de s’occuper de manière autonome lorsqu’ils avaient terminé une tâche. Lors des transitions, l’écoute des consignes était donc très difficile.

La question en lien avait mon projet PIC était : Comment favoriser l’autonomie des élèves dans différents contextes?

J’ai choisi cette question puisqu’elle était en lien avec mes observations et qu’elle correspondait à une des orientations du projet éducatif, soit Vivre dans un climat de bienveillance, de bien-être et de sécurité dans l’école

Mes observations avant la mise en place de mon projet PIC:

Au début de mon stage, j’ai remarqué que plusieurs élèves étaient peu autonomes dans différents contextes, c’est-à-dire lors de la résolution de conflits, de la réalisation d’une activité dirigée et pendant les transitions. Par exemple, lors des conflits, les élèves rapportaient systématiquement le malentendu au lieu de tenter de le résoudre par eux-mêmes. En ce qui concerne les activités dirigées, les élèves éprouvaient de la difficulté à se rappeler, de manière autonome, les étapes et le matériel à utiliser, et ce, malgré une modélisation très détaillée. Les élèves avaient besoin que les étapes et le matériel de l’activité soient explicitement illustrés pendant qu’ils la réalisaient. 

Interventions menées : 

Lors de la première semaine, j’ai réalisé au quotidien différentes activités afin de travailler la reconnaissance des émotions. Comme Bouchard (2019) mentionne, il est important d’enseigner à reconnaitre les émotions et leurs expressions avant d’apprendre et d’utiliser les stratégies de résolutions de conflits. C’est pourquoi que la première semaine est dédiée à la reconnaissance des émotions et de leur expression.  

De plus, je trouvais important d’enseigner les émotions aux élèves pour qu’ils puissent déterminer l’émotion ressentie par son pair lors d’un conflit et également pour qu’ils puissent la verbaliser. Il s’agissait aussi de faire un lien entre un évènement, un geste ou des paroles et l’émotion ressentie par un élève. 

  • Lecture interactive de l’album jeunesse La couleur des émotions d'Anna Llenas (2017) pour amener les élèves à reconnaitre les émotions.
  • Rallye d'illustrations pour l'identification des émotions : 
    • Les élèves devaient circuler dans la classe afin de repérer des illustrations représentant l'émotion attribuée à leur équipe (colère, joie, tristesse, peur). 
    • Lors de la phase d’intégration de l’activité, j’ai questionné les élèves afin de justifier en quoi les éléments visuels présents dans les illustrations exprimaient l’émotion attribuée à leur équipe. 
  • Présentation d'œuvres d'art et les élèves mentionnaient l'émotion qu’ils voyaient et ils justifiaient leur choix.

Lors de la deuxième semaine :

Conflits :

  • Lecture interactive de l’album jeunesse Les écureuils qui se querellent de Rachel Bright & Jim Field afin d’aborder la résolution de conflit et l’harmonie. 
  • À l’école de l’Apprentissage, la direction a mis en place des rencontres afin que l’école au complet s’arrête pour discuter de la stratégie de résolution de conflit Mécano-Réglo. Lors de ces rencontres Teams, la direction fait une courte introduction et par la suite les enseignants enseignent un élément en lien avec la stratégie de résolution de conflit de l’école. Cet enseignement se fait à l’aide des vidéos Moozoom. Pendant la deuxième semaine de mon projet PIC, nous avons abordé le thème Faire preuve d’empathie et la stratégie Mécano-Réglo enseignée était Ignorer.
  • J’ai introduit le coin qui a été aménagé pour la résolution de conflit. Dans cet espace, j’ai affiché l’échelle de l’autonomie afin de soutenir les élèves dans les étapes à réaliser seuls avant de venir voir l’adulte pour résoudre le conflit. 
  • J’ai discuté avec les élèves de mises en situation qui abordaient différents conflits et ils s’exerçaient à trouver des solutions. 

Activité dirigée : 

J’ai décidé d’introduire l’utilisation de pictogrammes afin d’illustrer clairement les étapes à réaliser et le matériel à utiliser à chacune d’elles.

S’occuper de manière autonome/transition :

  • J’ai utilisé une minuterie pour que les élèves voient le temps restant avant la fin d’une activité. Par la suite, ils déterminaient eux-mêmes s’ils pouvaient faire une activité autonome.
  • J’ai expliqué aux élèves l’utilisation et le rangement de diverses activités autonomes. 
  • Lorsque la minuterie sonnait, tout le monde s’arrêtait et je mentionnais mes consignes pour la transition. 

Troisième semaine :

J’ai soutenu de manière individualisée les élèves lors de la résolution d’un conflit (questions, idées de solutions, les aider à verbaliser leurs émotions et le conflit, etc.). Par exemple, je vérifiais avec les étapes s’ils avaient réalisé les étapes de l’échelle de l’autonomie avant de venir me voir.

Résultats et traces disponibles :

Après les trois semaines, j’ai regardé si le nombre de fois que les élèves venaient me rapporter un conflit avait diminué. J’ai pu le constater à l’aide d’une grille où je notais quotidiennement le nombre de conflits. Dans cette grille, je notais le nombre de conflits et également à quelle étape les élèves avaient eu besoin de soutien pour résoudre le conflit. Au fil du temps, les élèves devenaient de plus en plus autonomes. Lors de la dernière semaine du projet PIC, j’ai pu constater que les élèves venaient surtout me voir lorsque la solution trouvée ne convenait pas à tous les élèves présents dans le conflit. 

En ce qui concerne l’utilisation des pictogrammes lors des activités dirigées, j’ai constaté des résultats très positifs dès la première fois. En effet, avant l’utilisation des pictogrammes, il y avait près de la moitié du groupe qui se trompait soit dans les étapes de l’activité, soit dans le choix du matériel. Lorsque j’ai utilisé les pictogrammes afin de séquencer les étapes et le choix du matériel, seulement un élève s’est trompé pour le choix du matériel. Les pictogrammes étaient affichés tout au long de l’activité. 

Pour ce qui est de s’occuper de manière autonome, les élèves ont été très vite autonomes pour aller choisir une activité autonome lorsqu’ils avaient terminé le travail demandé. Toutefois, ils avaient besoin de support pour choisir une activité en fonction du temps restant sur la minuterie. 

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Cohorte