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Observations avant le projet

Pour vous faire un portrait rapide, j’avais un contexte de stage en coenseignement. Les deux groupes-classes totalisaient 49 élèves, dont 24 avec un plan d’intervention pour des difficultés d’apprentissage, trois élèves étaient en francisation et deux élèves en modification. De plus, je n’enseignais que les cours de mathématiques, d’univers social et d’ECR puisque c’est l’autre enseignante qui enseignait le français, les arts plastique et les sciences et technologies.

On pouvait observer dans ma classe de stage des cas d’intimidation, de nombreux conflits souvent dus à un manque de communication ou à des difficultés langagières, des sous-groupes formés dans la classe ainsi que des élèves qui ne semblaient pas à l’aise dans une classe si nombreuses (isolement, peu de d’échanges avec les autres élèves) ainsi que des problèmes familiaux qui avaient un impact sur  la vie de groupe.

La réflexion qui a guidé mon choix de projet d’intervention en contexte

Le vivre-ensemble était selon moi un aspect fragile qui devait être travaillé en classe pour faciliter l’apprendre-ensemble. Les élèves avaient déjà beaucoup de moyens mis en place pour leurs difficultés d’apprentissage. Les enseignantes usaient d’un système très rodé pour donner du soutien aux élèves nécessitant davantage de support. C’est pourquoi je n’ai pas construit mon PIC sur l’apprendre-ensemble. J’ai aussi voulu toucher à l’une des matières que j’enseignais, l’éthique, en plus d’exploiter le fait que j’avais la possibilité d’enseigner à 49 élèves. C’est pour ces raisons et ces observations que j’ai décidé d’implanter un conseil de coopération.

Description du projet

Mon projet consistait donc à instaurer un conseil de coopération dans le groupe-classe de 49 élèves de 6e année. Je souhaitais réunir tous les élèves, les enseignantes et moi-même à raison d’une fois par semaine pour y gérer la vie de classe et pour que les élèves aient la chance de prendre la place qu’ils leur revenaient dans le groupe. Je vois le conseil de coopération comme un moyen d’impliquer les élèves dans la gestion de classe, de créer un sentiment d’appartenance plus fort et de favoriser un équilibre entre l’autorité que nous imposons et l’écoute que nous accordons aux élèves. Je vois aussi le conseil comme un moment pour eux de s’ouvrir aux autres et d’apprendre à exprimer correctement leurs émotions, leur opinion ou leurs idées de projet à un élève ou à un groupe.

Échéancier

Période 1 :

  1. Présentation du projet de conseil de coopération : définir la coopération, expliquer l’utilité du conseil, la raison de sa mise en place et les apports que cela peut avoir. Expliquer les principes démocratiques derrière le conseil de coopération.
  2. Explication des règles pour participer au conseil, des sujets pouvant y être abordés (organisation, problèmes de classe, projets) et de la façon de prendre parole dans un conseil.
  3. Faire la différence entre une causerie et un conseil de coopération et bien mentionner que nous ne sommes pas en causerie comme le lundi matin au retour de la fin de semaine.
  4. Les thèmes du conseil de coopération seront : je remercie/ je félicite, j'aimerais (proposition), je voudrais (lorsqu’un changement est nécessaire), je critique (lorsque le changement n'est pas survenu).
  5. Déterminer des rôles pour le conseil : animateur, secrétaires (2, vu le nombre imposant de membres du conseil : 1 en 6R1 et 1 en 6R2), placeurs de chaises (5)
  6. Modélisation d’un conseil de coopération (modelage de mauvaises interventions puis modelage d’interventions acceptables). Thème possible : organisation d’une fête d’Halloween fictive. 

Périodes 2, 3, 4, 5 (variable)

Conseils de coopération. L’enseignante effectue en début de conseil un retour sur le dernier conseil. Pour le premier conseil, nous rappellerions les règles, les façons d’intervenir et son déroulement.

La nature des traces

  • Ordres du jour (Outil qui permettait aux élèves et à moi de nous situer dans l'évolution du conseil. Il me permettait de gérer le temps des interventions des élèves et de couper certaines discussions au besoin pour revenir au vif du sujet nommé au conseil.) 
  • Feuille de règlements (Elle était affichée au mur et elle se trouvait dans le «cartable de conseils de coopération» que je mettais à leur disposition. Il contenait les règlements, les ordres du jour, les comptes-rendus et les billets de participation qui avaient été remplis et discutés en groupe.)
  • PDF qui a servi de présentation de mon projet ( Je leur ai fait observer une image et je leur ai demandé ce qu'ils pensait que cela signifiait. J'ai eu diverses interprétations m'ont permis de les guider vers la coopération et ensuite vers le conseil de coopération.
  • Compte-rendu des conseils pour rappeler aux élèves ce dont il a été question au dernier conseil (décisions prises, votes effectués, points remis, etc.). C'était un outil très important pour que je puisse faire le suivi, mais aussi pour qu'on puisse faire un retour sur les systèmes ou les projets mis en place. 
  • Billets du conseil «Je propose», «Je félicite/je remercie», «Je voudrais», «Je critique»
  • Photos de la mise en place du conseil
  • Grille d’évaluation (outil me permettant d'évaluer rapidement tous les élèves puisque je pouvais seulement cocher ou inscrire des mots clés dans la grille Excel.

Les observations saillantes  

  • Amélioration de l’autonomie dans la gestion des conflits (les élèves me demandaient souvent s’ils pouvaient aller parler avec tel et tel élève dans le corridor pour régler des conflits)
  • Diminution de l’intimidation
  • Proposition d’idées intéressantes et réalisables à la classe
  • Augmentation des gestes positifs en classe (encouragements, entraide, remerciements, félicitations, etc.)
  • Instauration d’un système de gestion du silence fonctionnel dans les déplacements vers les classes des spécialistes, leurs comportements se sont grandement améliorés car l’idée venait d’eux et que j’effectuais un retour sur l’efficacité du système à chaque conseil.
  • Instauration d’un système de gestion du silence lors des enseignements : j’ai nommé 3 espions dans la classe qui prenaient les noms des élèves dérangeants pendant que j’enseignais. Ils venaient ensuite me porter subtilement un bout de papier avec des noms et des crochets. J’inscrivais donc cette information sur une grille de noms des élèves affichée dans la classe dans l’ouverture entre les 2 classes (lieu où les élèves circulaient énormément). L’entente qu’on avait était que si un espion se faisait découvrir, je devais en nommer un nouveau pour que le tout reste secret et non-dérangeant lors des leçons magistrales.
Documents
Cohorte