J'ai effectué mon stage IV ainsi que mon PIC dans une classe de 5e année qui suivait un programme d'anglais intensif. Cela signifiait que tous les apprentissages à réaliser en français en mathématique et en univers social se devaient d'être complétés pour la première moitié de l'année (jusqu'au 26 janvier). Cela a pour effet que tous les apprentissages se font à un rythme accéléré, à un rythme « intensif ». À ce sujet, mon enseignant associé m'a alors mis en garde en ce qui concerne la tenue de projets d'envergure. 

Malgré le fait que le rythme était accéléré, les élèves de la classe avaient auparavant été sélectionnés pour faire partie de ce programme spécial. Ainsi, il n'y avait pas de grandes difficultés sur le plan de l'apprentissage et la gestion de la classe se passait assez bien également dès le début du stage. Toutefois, même si les élèves étaient généralement très habiles pour apprendre, comprendre et retenir de nouvelles connaissances, notamment en mathématique et en français, le plus difficile semble être lorsque vient le temps d’appliquer ces connaissances dans des situations plus contextualisées ou pratiques. Concrètement, cela signifie que les élèves étaient très habiles dans les exercices de grammaire qu'ils avaient à effectuer dans leur cahier, mais ils avaient plus de difficulté à transférer toutes ces connaissances lorsqu'ils arrivaient en situation d'écriture, de révision et de correction.

C'est de ce manque que je suis partie pour élaborer mon PIC. Rapidement, dès le début de l'année, j'ai instauré des activités routinières d'analyse de phrase: phrase du jour, où est la faute, dictée 0 faute, phrase dictée du jour, etc. Le fait que ce soit réalisé de manière « routinière » permettait de mieux respecter les contraintes liées au rythme accéléré de la classe et à la tenue d'un projet pédagogique.

Bref, à raison de 2 à 3 fois par semaine, nous réalisions en plénière diverses activités d'analyse, de révision et de correction de phrase. Par ces activités, les élèves développaient différentes stratégies de révision et de correction en plus de mieux s'approprier le métalangage grammatical.

Bien entendu, pour terminer mon PIC, je voulais vérifier l'efficacité de toutes ces séances par la rédaction d'un texte. J'ai choisi de proposer aux élèves la rédaction collaborative d'un texte explicatif à partir d'outils numériques, et ce, pur plusieurs raisons:

1. Selon différentes recherches, même au primaire, l’ordinateur offrirait plusieurs outils facilitant la rédaction et la réécriture du texte, tel que les fonctionnalités copier, couper, coller, qui permettent d’effectuer aisément des manipulations telles que la suppression, l’ajout, le déplacement ou la modification de mots ou de passages dans le texte. 

2. Avec la fonction « commentaires » disponible sur Google Docs, les élèves pourraient réinvestir les stratégies et le vocabulaire appris pendant les activités d'analyse de phrase. En effet, en écrivant des commentaires à leurs coéquipiers, les élèves utiliseraient les stratégies que nous avions vues en classe.

3. Des recherches montrent que les élèves se permettent plus de réviser et de corriger lorsqu'ils sont à l'ordinateur pour écrire. En effet, cela est moins démoralisant pour eux puisqu'ils n'ont pas à tout réécrire ou effacer à chaque fois. Bref, la rédaction à l'ordinateur est plus motivante pour plusieurs élèves.

4. L'application web Google Docs me permettait de facilement conserver des traces des corrections effectuées par les élèves ainsi que de pouvoir voir tous les commentaires qu'ils se faisaient. Je pouvais d'ailleurs moi-même intervenir afin de donner des rétroactions en temps réel sur la qualité de leur texte ou encore sur les stratégies qu'ils utilisaient (ou qu'ils n'utilisaient pas). 

Bref, par ce projet, j'ai voulu rendre les élèves plus autonomes et plus à l’aise à jongler avec les règles d’accord afin qu’ils puissent éventuellement en faire meilleur usage dans la révision de leurs propres textes.

Un questionnaire d'autoévaluation et d'appréciation du projet fut complété par chaque élève une fois la rédaction de leur texte terminée.