Dans la classe de cinquième année où j'ai pu réaliser mon dernier stage, je me suis vite rendue compte que les élèves ne participaient pratiquement pas aux discussions qu'on leur proposait. Mon enseignante associée a elle aussi remarqué que les élèves ne répondaient pas aux questions, n'osaient pas parler et restaient passifs. Il n'y avait presque pas d'échanges dans la classe, si ce n'est que pour les deux ou trois élèves qui participaient toujours (après un petit moment d'hésitation, évidemment). Les raisons pour lesquelles les élèves restaient silencieux étaient diverses: certains étaient trop gênés, certains étaient inattentifs, certains semblaient démotivés, etc. Les discussions que mon enseignante associée et moi tentions désespérément d'avoir avec eux étaient donc peu pertinentes.
C'était en fait, selon moi, le plus gros problème que j'ai pu observer dans la classe, problème que j'ai tenté de résoudre à travers mon PIC. J'ai longuement réfléchi par rapport aux moyens à mettre en place et à leurs bénéfices. Par contre, c'est après quelques réunions, formations et discussions sur le fait que l'école voulait augmenter son nombre de projets entrepreneuriaux que j'ai décidé de sauter sur l'occasion et d'en vivre un avec mes élèves. Un projet entrepreneurial est en fait un projet choisi, dirigé et réalisé par les élèves. Dans ma classe, il a été décidé que les élèves récolteraient les restants des bonbons d'Halloween des autres élèves pour en faire des bonbonnières. Au final, celles-ci ont été données à trois organismes de la région oeuvrant auprès de personnes plus démunies.
Les traces récoltées au cours du projet sont majoritairement des traces écrites. En effet, j'ai conservé les notes écrites au tableau interactif lors des discussions avec les élèves concernant le projet, mon propre journal de bord, les différentes versions des textes qu'ont dû écrire les élèves ainsi que les cahiers dans lesquels ils ont écrit toutes leurs impressions, réalisations et fiertés à la fin du projet. Par ailleurs, de nombreuses photos ont été prises lors des différentes étapes et quelques vidéos montrant comment celles-ci se déroulaient.
À travers ces traces, il est possible de constater que les élèves ont fait preuve d'engagement envers le projet des bonbonnières. Nombreux sont les élèves qui sont restés lors de récréations, lors de diners et après l'école, alors que cela n'était aucunement obligatoire. Les traces permettent aussi de constater que la plupart des élèves ont démontré une grande autonomie. Malgré le fait que je les appuyais dans leurs démarches, ce sont les élèves-même qui prenaient les décisions, qui s'assuraient du bon fonctionnement du projet, qui allaient voir leurs pairs pour les aider en cas de problème ou pour avoir des conseils. D'ailleurs, un exemple intéressant de cette autonomie est lorsque deux élèves de la classe sont allées voir la secrétaire, avant même que je ne le sache, pour avoir le bon nombre de photocopies de la feuille d'informations concernant le projet. En somme, les traces démontrent bien que les élèves ont aimé participer au projet et étaient motivés à le faire.
