Dans ma classe de maternelle à l’école Trois-Saisons, les élèves ont entrepris un parcours de créativité, de jeu, de communication, et de coopération afin d’en arriver à un niveau de jeu symbolique mature. Sous forme de petites activités, les élèves ont été initiés aux différents éléments qui rendent possible le jeu symbolique. Par exemple, ils ont pris conscience du récit en trois temps (début, milieu et fin) d’une histoire, ils ont appris à transformer l’utilité d’un objet, à s’imaginer la fin d’une histoire ou encore à imiter des personnages, etc. Bref, toutes ces activités les ont menés vers le but ultime qui était de devenir des experts du faire-semblant dans un contexte de jeu mature à travers une série de neuf activités. Ces neuf activités ont été inspirées du recueil Je joue à faire semblant de Sarah Landry, docteure en psychopédagogie.
Cette idée est née, bien sûr, du contexte spécifique de ma classe et des problèmes qui y étaient présents. L’enseignante titulaire de la classe et moi-même avions observé que les enfants de la classe n’étaient pas portés à jouer au coin de jeux symboliques plus qu’il ne le faut. Ils avaient de la difficulté à inventer des histoires et à s’imaginer des actions dans leur tête. De plus, il y avait urgence de travailler leur coopération et leurs interactions entre pairs, puisque plusieurs petites chicanes nous étaient rapportées tous les jours. Notre projet de jeu symbolique leur a donc permis de travailler et de développer ces compétences qui se rapportent au vivre ensemble ainsi que beaucoup d’autres.
Le projet s’est déroulé sur environ un mois et demi. À partir du début novembre jusqu’à la mi-décembre, une à deux périodes d’environ 50 minutes par semaine ont été allouées aux activités de jeu symbolique. Durant les deux premières semaines de novembre, trois activités sur la connaissance du vocabulaire associé aux émotions ont été réalisées. Les enfants ont été amenés à mimer ou à compléter des scénarios. Ils ont aussi appris à reconnaitre les émotions et à les comprendre. Vers la fin novembre et le début décembre, trois autres activités se sont déroulées, cette fois-ci concernant la diversité des émotions. Les élèves ont été amenés à reconnaitre les signes physiques associés aux émotions, à comprendre les comportements sociaux attendus et à trouver des solutions qui favorisent les relations harmonieuses. Finalement, à la mi-décembre, les trois dernières activités de jeu symbolique ont été réalisées. Celles-ci portaient davantage sur la recherche de stratégies en situation de conflit. Nous avons demandé aux enfants de gérer leurs conflits en situation de jeu social et d’élargir leur répertoire de solutions.
Durant le projet, j’ai pris plusieurs photos des enfants en situation de jeu. J’ai également tenu un journal de bord, qui contient mes commentaires de toutes sortes, ainsi que ceux des élèves qui ont été récoltés à l’oral.
L’appréciation du projet de la part des élèves a été très positive. Chaque fois que la période de jeu symbolique était écoulée, les enfants en demandaient encore. Je pense que les costumes, la musique, les images, les objets, etc. ont rendu encore plus attrayant ce projet. Certains enfants incarnaient leur personnage avec assurance et originalité. Bien sûr, ce n’est pas tous les élèves qui étaient rendus à un niveau de jeu mature à la fin de ce projet. D’ailleurs, j’ai remarqué que ma présence dans le jeu était nécessaire pour plusieurs enfants, afin que je les aide à étayer leurs scénarios. Je pense que devenir expert en jeu symbolique n’est pas une affaire qui se règle en neuf petites activités. C’est un travail de longue haleine, qui doit se réaliser tout au long de l’année scolaire.
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