Contexte et observations
J’ai réalisé mon stage auprès d’élèves de maternelle dans un milieu défavorisé (indice 9,75) et multiculturel. Mes observations des élèves m’ont rapidement amenée à la conclusion que plus de la moitié des élèves composant le groupe présentait de grandes lacunes dans leur motricité globale et fine. Plusieurs enfants avaient de la difficulté à maintenir une position assise, à persévérer lors des cours d’éducation physique ou pendant les périodes de psychomotricité, beaucoup avait de la difficulté à reproduire avec leur corps des positions, à coordonner leur préhension avec leur vue ou à dissocier leurs membres (alternance). De plus, je remarquais que la plupart avait une préhension du crayon peu ou pas efficace faisant en sorte qu’il n’avait pas envie de s’investir dans leurs dessins et leurs écrits.
En rassemblant toutes mes observations je savais que plus ils allaient développer leur motricité globale plus ils allaient être en mesure de développer leur motricité fine pour finalement prendre leurs crayons et autres outils de manière plus efficace. Je voyais aussi le triple mandat du préscolaire et je savais que pour avoir le goût de l'école et être prêt à leur scolarisation les enfants devaient être en mesure d'utiliser un crayon sans avoir de malaise.
Quoi et comment?
Mon projet consistait donc à offrir une variété de courtes activités ou jeux visant le développement moteur global et fin. La préhension adéquate du crayon était le but mais il fallait avant tout développer leurs muscles en les aidant à augmenter par exemple leur endurance, leur contrôle postural et différentes stratégies et connaissances.
Deux fois par jours pendant quelques minutes je pouvais faire de la modélisation de stratégies pour reproduire une position avec son corps par exemple, de la gymnastique des doigts, de l’aérobie, de la médiation, du yoga, des histoires mimées avec les doigts, des activités avec leur chaise, des activités de coordination main-œil, des jeux avec des outils semblable au crayon, etc. Selon moi, le plus important c’était le soutien positif et les encouragements donnés.
Les traces
Au début et à la fin du mois de novembre les élèves ont écrit à quelques reprises la date du jour sur une feuille dans un petit carré. J’observais leur posture, leur préhension, leur degré d’aisance ainsi que la qualité de leur tracé. Leurs journaux de fin se semaine hebdomadaire me permet également de percevoir le développement de leurs habiletés en dessin et en écriture ainsi que leur degré d’implication. Finalement, de multiples observations de différentes compétences (posture, persévérance, motivation, qualité de leur préhension et de leur organisation corporelle, etc.) sont des traces que je détiens de leur évolution.