Mes observations

Dans le cadre de mon projet d’intervention en contexte, j’ai décidé de me concentrer sur un des besoins centraux de ma classe de 5e année, soit la collaboration. Dès les premiers jours de septembre, j’ai constaté son importance, surtout dans le contexte où j’enseignais. En effet, un élément qui caractérisait mon contexte de stage est que la classe était composée de cinquante-deux élèves. Deux enseignantes étaient regroupées dans le même local et elles co-enseignaient. Ainsi, tous les élèves devaient apprendre à collaborer, car ils formaient un seul groupe. Les cinquante-deux élèves de cinquième année provenaient de cinq écoles primaires différentes, ce qui expliquait la faible cohésion de groupe et la difficulté de collaborer instantanément. En début d’année, j’ai réalisé différentes activités pour observer le comportement des élèves en travail d’équipe. Par exemple, j’ai testé leur collaboration en jouant à des jeux comme 60 secondes pour gagner, en leur demandant de préparer la rencontre de parents, en réalisant un théâtre de lecteur (lire une petite pièce de théâtre en équipe de 2), en travaillant les fables (réciter une fable en équipe de quatre avec des accessoires), etc. Ainsi, j’ai constaté qu’une dizaine d’élèves avaient besoin de soutien pour apprendre à collaborer. Je leur ai donné des outils pour cheminer et pour qu’ils puissent s’améliorer en équipe. Pour moi, une définition de « bien travailler en équipe » est d’être respectueux, engagé, solidaire, autonome et d’être capable d’avoir du plaisir de manière acceptable. Mes observations m’ont donc permis de me concentrer sur la collaboration en classe étant donné que cette compétence était au cœur des activités organisées.  

La réflexion qui a conduit à mettre en œuvre un projet d'intervention

Quand il est venu le temps de commencer la robotique, même après des interventions et un enseignement des attentes, j’ai constaté que cinq élèves n’étaient pas en mesure de travailler en équipe. Leur demander de faire ce travail en collaborant était au-delà de leur zone proximale de développement. Pour favoriser le vivre-ensemble lors des périodes de travail, j’étais conscient que je devais intervenir individuellement et différemment avec ces cinq élèves pour les aider. Pour ce faire, je leur ai demandé de remplir un document réflexif basé sur l’observation.

Mes traces et observations

Après avoir identifié cinq élèves, la première étape de mon projet était de leur demander de me décrire leur comportement en équipe. Ma première observation m’a permis de constater que quatre des cinq enfants ignoraient ce qu’ils faisaient d’inacceptable. Une discussion individuelle a été nécessaire pour combler ce besoin. Ensuite, ces élèves devaient aller observer des équipes au travail et expliquer comment les autres démontrent du respect, de l’engagement, des efforts, de la solidarité, de l’autonomie, du plaisir de façon acceptable et la manière dont les membres de l’équipe se parlent entre eux. Aussitôt, j’ai noté que les élèves ne savaient pas ce qu’est le respect, l’engagement, la solidarité, etc. Ils ne savaient pas non plus comment agir respectueusement pour se faire apprécier des membres de l’équipe. J’ai donc eu besoin de définir concrètement ces valeurs avec chaque enfant. Leur conception erronée m’a permis de comprendre leur réflexion et ainsi intervenir différemment. J’ai donc constaté que sans le soutien d’un enseignant, ces enfants ne pouvaient pas cheminer vers une collaboration adéquate. De plus, j’ai fait des discussions de groupe pour définir certains concepts comme la collaboration ou encore pour partager les difficultés rencontrées en travail d’équipe et les moyens possibles à utiliser pour avoir une collaboration efficace. Au mois de décembre, les cinq élèves ont cheminé positivement. Au final, un élève a quitté la classe pour une autre école en raison de ses difficultés comportementales, deux élèves étaient intégrés à une équipe de robotique et les deux autres continuaient leur cheminement. Comme traces, j’ai des vidéos de ces discussions et j’ai aussi le carnet d’observation de mes cinq élèves ciblés.