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jan 18 2020

À l'automne 2019, j'ai effectué mon stage IV dans une classe de 3e année de l'école de l'Escalade. Rapidement, les écarts entre les élèves m'ont préoccupée, surtout en écriture. De plus, je constatais que plusieurs élèves avaient «peur» des situations d'écriture et qu'ils ne se faisaient pas confiance. En discutant avec la stagiaire de l'autre classe de 3e année, nous avons réalisé que nous avions le même problème et que nous pourrions en profiter pour collaborer et adapter cette situation pour le PIC. 

La première étape de ce projet était d'évaluer de manière formative les élèves afin de les séparer selon leurs difficultés en trois groupes. Pendant quatre périodes, mon groupe et l'autre groupe de 3e année ont été mélangés en trois groupes de besoins. Je prenais un groupe, l'autre stagiaire en prenait un autre et le groupe restant était avec l'un de nos enseignants associés ou jumelé avec un autre groupe (coenseignement). Les activités étaient adaptées aux niveaux des élèves de chaque groupe. Cela a permis de faire vivre des réussites aux élèves selon leurs défis. Ces activités nous permettaient de travailler les éléments suivants avec les élèves : les stratégies de correction, les fonctions des classes de mots, le développement des idées et la motivation à écrire. Il faut préciser que les quatre activités se passaient sous forme de jeu. Effectivement, trouver des périodes de coenseignement qui fonctionnent pour les deux classes n'est pas simple. 

Au départ, nous avions prévu faire 8 périodes de PIC à une fréquence d'une période par semaine. Cependant, l'horaire chargé et les différents projets ont fait en sorte que nous nous sommes arrêtées à ces quatre périodes. Cependant, ce fut suffisant pour voir des effets positifs en classe. En passant par le jeu, les élèves n'avaient pas l'impression d'avoir travaillé. À titre d'exemple, j'ai créé un jeu de mémoire dans lequel les élèves devaient trouver les bons groupes du nom. En jouant, ils faisaient spontanément de l'analyse de phrases. J'entendais, par exemple : « Non, ça ne peut pas fonctionner. Regarde, ici, il y a un s, donc c'est au pluriel ; on ne peut pas le laisser avec le déterminant mon ». Évidemment, on voit que les élèves travaillaient leurs stratégies de correction sans que cela leur soit demandé officiellement. J'ai vu aussi une amélioration au niveau de la confiance et de la motivation des élèves ; ils se sentaient compétents ! Ces progrès m'ont donné envie de pousser mon PIC un peu plus loin. 

Dans le cadre du projet de contes de Noël, les élèves se sont placés en équipe de trois et j'ai pris soin de mettre mes élèves en difficulté comme chef d'équipe afin de former des équipes hétérogènes cette fois-ci. J'ai modelé la façon de travailler en équipe en parlant des rôles (temps, matériel et attitude), mais aussi en parlant de l'importance de prendre conscience des forces de chacun. À titre d'exemple, une équipe avait un écrivain (celui qui a la plus belle calligraphie), une machine à idée (le créatif) et un contrôleur (celui qui faisait des choix de mots plus chics ou de plus belles tournures de phrase). Ces forces variaient d'une équipe à l'autre. Il y avait donc un étayage par les pairs très intéressant et, encore une fois, les élèves se sentaient compétents.  

Pour les rendre plus autonomes et les motiver davantage, j'ai mis leur texte sur un GoogleDoc où je leur donnais des rétroactions en commentaires (oui, ce fut beaucoup de travail). Ainsi, pendant les périodes d'écriture de leur conte, les élèves se connectaient, lisaient les commentaires et modifiaient leur texte. Les élèves étaient fiers du résultat de leur conte, surtout lorsqu'ils l'ont fait en livre électronique et qu'ils l'ont présenté à leurs parents. Cette fierté représente une expérience positive liée à l'écriture et leur permet maintenant d'être plus motivés pour les nouvelles situations d'écriture (d'avoir moins peur, car ils savent qu'ils sont capables).

Quand je compare les productions écrites de mes élèves avant et après la fin du projet, je constate une amélioration. D'ailleurs, il y a eu également une amélioration au niveau de la motivation et de l'élaboration des idées. Il fallait même que j'en calme certains qui montaient leur texte à plus de 350 mots. Cela me permet de voir que mes interventions étaient adaptées à la zone proximale de développement des élèves, car autant les élèves en difficulté que les élèves plus «forts» ont progressé.   

Tout compte fait, mon projet PIC a eu des effets positifs autant sur la performance des élèves que sur leur motivation à écrire. Il faut dire que le fait de progresser en classe est normal, ce qui m'amène à vouloir identifier plus précisément les interventions qui ont permis le développement des compétences chez les élèves, mais surtout les éléments qui les ont poussés à être plus motivés. Je crois que le cours Synthèse et intégration de fin d'études m'aidera à faire le point sur ce questionnement.  

 

Cohorte